Sophia Flörsch a été touchée à la colonne vertébrale. L'opération s'est bien déroulée semble-t-il, et elle ne devrait pas garder de séquelles physiques. Elle peut bouger ses membres. Le pilote de la seconde voiture (que Flörsch a tout de même percuté au niveau de l'arceau) n'a rien. Les photographes qui se trouvaient dans l'abri n'ont que des blessures légères et le commissaire de piste qui était avec eux s'en tire avec une fracture de la mâchoire.

Je m'intéresse à la course automobile depuis vingt-cinq ans et c'est l'un des crashes les plus effrayants qu'il m'ait été donné de voir. Le bilan qui en résulte tient du miracle, alors que toutes les conditions étaient réunies pour un carnage. Le circuit de Macao est déjà notoirement dangereux, très étroit, et les tribunes sont proches de la piste. Il semble que Flörsch ait été surprise par le déploiement intempestif d'un drapeau jaune ayant entraîné un ralentissement inattendu devant elle. Elle a probablement fait un gros écart et freiné en même temps pour éviter une collision, le tout à pleine vitesse, ce qui est un excellent moyen de perdre toute adhérence : la voiture se met en tête-à-queue, le contact entre les roues et le sol est minimal (les freins n'agissent donc plus), puis nul lorsque l'autre voiture fait tremplin. Il n'y a donc aucun frottement pour ralentir la voiture (dont la vitesse a été évaluée à 270 km/h) et atténuer la violence du choc. S'ensuit une décélération invraisemblable sur une distance presque nulle (j'aimerais bien savoir combien de G cela représente) qui frappe de surcroît la voiture par le haut (la partie la plus vulnérable puisque la tête de la pilote n'est protégée que par l'arceau de sécurité).

En résumé et en toute logique, je me demande encore pourquoi on n'a pas retrouvé la tête de Flörsch au niveau de son bassin plutôt que solidement attachée sur ses deux épaules.