Furiosa - Mad MaxOn reste dans la même ambiance que pour
Fury Road... un désert rouge, des moteurs délirants dans tous les sens, des personnages un peu beaucoup barrés, mais j'ai trouvé que là où
Fury Road était une sorte de pur délire visuel,
Furiosa laisse la place à une histoire plus construite, plus profonde, voire même émouvante par moment. Avec, évidemment, toujours des scènes d'action à couper le souffle, ne vous en faites pas...
Si on savait, dans le premier film, que Furiosa avait probablement souffert dans son existence... on imaginait pas encore à quel point. Cette jeune femme à qui des hommes cruels et mégalomanes ont juste tout prix reste encore et toujours debout, elle ne lâche jamais rien... je trouve que c'est vraiment une figure de résilience et de survie, une des personnage féminin les plus forts du cinéma moderne. Elle me fait beaucoup penser à Béatrix Kiddo/La Mariée dans
Kill Bill...
Oui leur moteur est d'abord la vengeance et la colère, mais en un sens elles réclament surtout justice... et si on ne peut pas le rendre ce qu'on leur a pris, contrairement aux hommes, elles ne tuent pas par excès d'ego, avidité, folie ou cruauté, mais dans une certaine idée de justice (là où, de toute façon, la justice institutionnelle ne peut rien. Ou n'existe pas/plus), de réparation.
Au fond, elles ne veulent rien tant que déposer les armes, elles cherchent la rédemption... mais ce sont bien les hommes qui la leur refusent, les poussant dans leurs retranchements. Mal leur en prend et le bras armé du Karma fini toujours par frapper.
Et mention spéciale à Chris Hemsworth qui est décidément parfait en méchant un peu beaucoup dingue...
Sinon, rien à voir mais hier soir, France 2 a diffusé en clair l'excellent
La Nuit du 12 de Dominik Moll...
Je l'avais adoré à sa sortie en salles, et je l'ai re-adoré en le revoyant. C'est vraiment à la fois un superbe film policier, dans la droite ligne des grands polars français, et en même temps avec une dimension sociale qui dit quelque chose de notre époque, sur la place des femmes dans la société, sur le rapport aux féminicides dans leur ensemble. Réaliste, authentique, mais aussi avec une dimension onirique (une photo et une lumière chaude et dorée tellement parfaite, les magnifiques paysages de Saint Jean de Maurienne), presque fantastique par moment, dans la manière de filmer.
Avec des personnages de flics touchants, dans leur maladresse, leur pugnacité, leur désespoir et ce regard à la fois dépassé et empathique devant les affres d'une société malade...(et leurs difficultés matérielles, aussi : "
C'est la lutte du bien contre le mal... mais avec une photocopieuse qui marche pas !" ).