Metronomia a écrit:
(Edit: J'ai traduit vite fait quelques passages via Google et l'article semble expliquer comment est née cette théorie du faux souvenir, qui serait - sans surprise - une supercherie crééé, à dessein, pour jeter le discrédit sur les accusations de violence sexuelle).
Une "supercherie", cette théorie du faux souvenir ? Comme c'est vite dit ! Je crains qu'on ne se lance ici dans un débat particulièrement âpre, Metronomia. Personnellement, je ne connais rien au sujet si ce n'est que cette théorie, bon nombre de médecins, psychologues et psychothérapeutes, et même sociologues, la soutiennent.
Au hasard, cet extrait d'article paru dans la revue "Pour la science", dont l'auteur est
Gérard Lopez, psychiatre et directeur médical de l'Institut de victimologie, à Paris.(
https://www.pourlascience.fr/sd/neurosciences/attention-aux-faux-souvenirs-15691.php)
Attention aux faux souvenirs
Depuis la chute du producteur Harvey Weinstein, les plaintes pour viol, agression ou harcèlement sexuel se sont multipliées. Des sites internet ont vu le jour, proposant aux femmes de dénoncer les agressions dont elles ont été victimes. Cette libération de la parole a été saluée, mais elle engendre un nouveau risque : celui de susciter des souvenirs d'agression fictifs, ressentis comme réels, mais entièrement produits par le psychisme.
Un fort écho médiatique comme celui reçu par l'affaire Weinstein et le mouvement #MeToo (ou #BalanceTonPorc) qui a suivi, n'est pas le seul exemple de conditions dans lesquelles peuvent naître de faux souvenirs. De fait, lors d'une séance d'hypnose chez un thérapeute, ou pendant un interrogatoire par des policiers, nos souvenirs peuvent être manipulés au point d'en inscrire de complètement fictifs. En un mot, la mémoire est un processus biologique fragile et influençable. Peut-on la protéger de ces intrusions néfastes ?
Dans les années 1980, de nombreux thérapeutes américains ont soutenu qu'il était possible de faire resurgir des souvenirs de violences sexuelles réprimés au cours d'une thérapie, notamment l'hypnose et autres techniques, comme celle de la régression en âge (lors de ces séances, le patient revisite sa vie en sens inverse, en état d'hypnose). Le mouvement des Souvenirs retrouvés a même publié un guide décrivant les nombreux symptômes possiblement consécutifs à des violences sexuelles. Des Américains des deux sexes, confortés par des thérapeutes, se sont identifiés à des victimes de violences sexuelles oubliées. Ils ont accusé à tort des proches de les avoir violés. Les conséquences ont été dévastatrices autant pour les accusés parfois condamnés, que pour les plaignants déboutés, les familles, les professionnels de la justice et de la santé impliqués.
UNE ÉPIDÉMIE DE « SOUVENIRS RETROUVÉS »
La Fondation du syndrome des faux souvenirs a lutté contre cette dérive largement idéologique. La chercheuse Elizabeth Loftus est connue pour avoir mis en évidence le risque de récupérer, lors de thérapies suggestives, des « faux » souvenirs (confabulations et fantaisies) dont le sujet est convaincu au-delà de toute critique possible. La force de conviction de certains praticiens serait en cause, et non une hypnothérapie bien menée. Les études sur ce phénomène ont aussi montré que le degré de soumission (librement consentie) de la part du patient vis-à-vis d'un thérapeute convaincu joue un rôle déterminant dans la formation de ces faux souvenirs.
Ce phénomène a causé une onde de choc dans le monde anglo-saxon. Des familles ont volé en éclats après qu'un de leurs membres s'est fermement convaincu d'avoir été abusé par un père, une mère, un oncle... Il a fallu des procès spectaculaires pour que l'on reconnaisse les dégâts profonds causés par ces méthodes sur le psychisme des patients et sur leur entourage. Au point que le Royal College of Psychiatry a désormais interdit les thérapies suggestives...