Ar Soner a écrit:
Si vous avez une semaine devant vous,
ce blog personnel rassemble une énorme quantité d'informations (en général triées et sourcées avec soin) sur cette affaires...
Excellent blog en effet, merci beaucoup. Je te rejoins complètement sur le fait que les sources anglophones sont généralement plus fiables et plus exhaustives.
Je serais, en revanche, plutôt de l'avis de Chimère sur ce qui est arrivé à ces jeunes femmes. Je trouve significatif, notamment, qu'à l'exception de la police panaméenne, plus les commentateurs semblent proches des lieux du drame, plus ils favorisent la piste d'un crime au détriment de celle de l'accident.
Ce dernier n'est pas improbable, entendons-nous bien. De toute évidence, Kremers et Froon étaient insuffisamment équipées : sans doute pas plus d'un litre d'eau chacune, et très peu de nourriture, peut-être même pas du tout. Mais elle n'étaient pas
mal équipées. Elles semblent, d'après les photos, avoir été bien chaussées, ce qui constitue l'essentiel en pareil cas. L'incertitude qui me fait le plus tiquer, à la limite, concerne le fait de savoir si Lisanne, asthmatique, avait pris un inhalateur avec elle.
C'est vrai, des touristes se montrent parfois
vraiment imprudents et s'aventurent en tongs sur des sentiers mal balisés, se mettant ainsi en danger. J'aime à penser, toutefois, que ce sont des cas extrêmes et somme toute rares. C'est justement à cause d'eux que les autorités locales tendent à surestimer le niveau de difficulté des chemins de randonnée, à mon avis. J'en ai fait l'expérience pas plus tard que la semaine dernière en grimpant au Pico Viejo, un des cônes secondaires du volcan Teide, aux Canaries. Les services du parc national où il se trouve classent ce chemin (5 km pour 1.000 m de dénivelé) à une difficulté "extrême" et prévoient quatre heures d'ascension. En réalité, j'ai mis trois heures en prenant mon temps (je suis asthmatique) et d'un point de vue technique, je qualifierais la difficulté de "moyenne" : il faut faire attention à ses appuis car le sol est souvent friable, mais à aucun moment il n'est besoin de s'aider de ses mains, et il n'y aucune exposition au vide ou aux chutes de pierres. J'étais certes mieux équipé que Lisanne et Kris, mais pas tant que ça (j'avais tout juste assez de vêtements pour faire face à la fraîcheur du vent, par exemple).
Pour en revenir à ces malheureuses jeunes femmes, je suis dubitatif quant à l'idée qu'elles puissent s'être perdues à ce point : s'étant préalablement renseignées sur cette piste, pourquoi auraient-elles brusquement décidé de s'enfoncer plus loin dans la jungle sans guide alors qu'elles avaient justement prévu d'en engager un ? Ce serait une grosse incohérence, et il y en a d'autres. Habituellement, je suis le premier à "croire" aux coïncidences (ou plutôt à un enchaînement de faits anodins si on les prend individuellement, mais dont l'accumulation finit par produire des effets catastrophiques), mais sur ce cas précis, j'ai plus de difficulté à souscrire à la mort accidentelle.
Citer:
des tierces personnes interviennent dans l'histoire aux environs de J+5 : outre les multiples empreintes retrouvées sur les téléphones dont je parlais, on sait que l'Iphone de Kris (l'autre téléphone n'avait plus de batterie) a été activé et qu'on a tenté de le déverrouiller avec le mauvais code PIN, à de nombreuses reprises entre J+6 et J+7 (au moins).
Pour ma part, je ferais intervenir des tiers beaucoup plus tôt dans l'histoire ; le jour même de la disparition, en fait. Il semble y avoir des incohérences dans la série de photos prises sur la ligne de partage des eaux (délais anormalement courts entre deux prises de vue, différence d'éclairage et de nébulosité du ciel) de nature à me faire souscrire à l'idée que les métadonnées ont été falsifiées. On peut même élaborer un début de scénarios : les deux Néerlandaises atteignent la ligne de partage des eaux, et prennent une série de selfies, puis redescendent. En chemin, elles rencontrent une ou plusieurs personnes qui les convainquent de faire demi-tour, sans doute sous prétexte de leur montrer quelque chose. Retour au sommet, nouvelle série de photos (dont peut-être la fameuse n°509, effacée ensuite). Puis cette fois, le groupe poursuit sa route dans la jungle, comme le montre la dernière photo diurne. C'est là que Lisanne et Kris commencent à s'inquiéter, cf. les tentatives d'appel vers les services d'urgence. Qu'elles aient pu continuer à tenter d'appeler les secours au cours des jours suivants n'est pas si surprenant : leurs ravisseurs supposés, s'ils étaient du crû, savaient pertinemment qu'elles n'avaient aucune chance de voir leurs communications aboutir. Ils n'ont même pas eu besoin de leur confisquer leurs téléphones.
Il n'en reste pas moins que le cinquième jour marque une césure, puisqu'à l'évidence, le téléphone de Kris n'est plus en sa possession. Elle et Lisanne ont peut-être été tuées à ce moment-là. Après quel genre de calvaire ? Je préfère ne pas trop essayer de l'imaginer.
Après, c'est un peu le flou, d'autant plus que le mystère autour des "photographies nocturnes" du septième jour donne lieu, semble-t-il, à un festival de paréidolies et de surinterprétations. Mise en scène des agresseurs pour brouiller les pistes, assortie d'un délire macabre pour créer un effet "
found footage" façon
Blair Witch ?