patto a écrit:
Le seul problème avec ce genre de bouquin, c'est qu'à la fin tu ne peux t'empêcher de te demander, quelle que soit la justesse et la pertinence des arguments avancés par les uns et les autres : "Pourquoi tant de haine" ?
L'argument ne me convient pas trop, notamment parce qu'il peut facilement permettre de balayer d'un revers de la main les arguments invoqués et de rejeter la responsabilité de la controverse sur les personnes ayant formulés les critiques. Ce n'est pas l'homéopathie qui repose sur des bases scientifiques frelatées, c'est vous qui avez un problème avec tout ce qui échappe à la médecine conventionnelle. Ce n'est pas mon interprétation radicale de l'Islam qui pose souci, c'est vous qui êtes islamophobes. Etc.
C'est une sorte d'argument joker, ultime parce que non-réfutable, raison pour laquelle les pseudo-sciences y sont souvent recours.
En ce qui concerne la psychanalyse, il ne faut pas oublier qu'elle était une icône indéboulonnable en France, très influente dans le vaste domaine des sciences comportementales, alors que son fond théorique relève essentiellement de l'escroquerie intellectuelle. La France était (et est encore ?) un des rares pays du monde à ne pas la considérer comme autre chose qu'une pseudo-science, d'ailleurs.
C'est probablement la raison pour laquelle les critiques de la psychanalyse peuvent parfois se montrer particulièrement acerbes.
Ce qui ne veut pas dire que dans un cadre thérapeutique, la psychanalyse ne puisse pas réellement fonctionner et apporter un bienfait à des patients qui suivraient une thérapie. C'est un peu comme l'homéopathie : il suffit d'un niveau Collège en chimie pour comprendre pourquoi scientifiquement, c'est du flan, mais il n'empêche que l'homéopathie peut effectivement soulager certains maux.
La question n'est donc pas tellement : « est-ce que ça marche ? », mais plutôt : « quel impact cette discipline a sur la société et sur les autres domaines scientifique ? ». Concrètement : est-ce que cette discipline véhicule des conceptions fausses au sein de la société, est ce-qu'elle est défendue par un lobby, est-ce qu'elle exerce une influence positive ou négative sur le travail des autres sciences, et ainsi de suite.
En ce qui concerne la psychanalyse, j'ai du mal à cerner les apports positifs qu'elle aurait apporté à la compréhension de l'esprit humain ou des relations humaines ; j'avoue n'en voir aucun, là comme ça à brûle-pourpoint, mais je ne suis pas du tout un spécialiste. A l'inverse, un certain nombre idées très répandues au sein de la culture populaire viennent de la psychanalyse, bien qu'elles soient extrêmement, heu,
discutables : le complexe d'Oedipe, les topiques psychiques (Moi/Surmoi/Ça)...
Chimère a écrit:
On a l'impression, en la matière, d'avoir surtout affaire à une bataille d'écoles de pensées et d'ego, où les uns et les autres règlent des comptes et font un concours de celui qui a le plus raison. Ou de qui a la plus grande...
Sachant que l'histoire de la psychanalyse relève justement en grande partie de la bataille entre différentes écoles de pensée, et de la querelle entre personnes pour savoir qui a la plus grande (et sachant qu'on parle ici de psychanalyse, je pense que cette expression est à interpréter de façon
tout à fait littérale 
), ta remarque ne manque pas de sel...