En fait (bon, ce n'est pas infaillible, mais disons que c'est une question de "statistiques" empiriques que l'on peut faire en regardant un peu comment évoluent les affaires criminelles irrésolues et autres cold case) ce qui me semble "protéger", non pas de la cause de disparition elle-même (assassinat ou enlèvement), mais en tout cas de l'oubli, c'est clairement le faire d'avoir une famille/des proches...
Les personnes disparues inconnues, les Jane et John Doe comme on dit chez les anglo-saxons, sont souvent (pas toujours, encore une fois), en rupture familiale, seul(e)s pour une raison x ou y, loin de cez eux, voir de leur pays, ils/elles n'ont plus de famille et/ou cette famille ne veut pas savoir ce qu'ils ou elles deviennent... A l'inverse, des affaires criminelles relativement anciennes (je pense aux "disparues de l'Yonne", ou aux "disparues de l'A6", à l'assassinat du petit Grégory, mais également, par exemple à la disparition du petit Ludovic Janvier) sont maintenues "en vie", les médias comme la justice (parce que souvent, agiter les médias pour toucher la justice, ça aide. Comme avoir les bons avocats, motivés et près à la ferraille) sont maintenus en alerte uniquement par les parents, les familles des victimes ou les associations de victimes.
C'est clairement la grande différence entre une victime que l'on garde en mémoire, dont on parle encore dans les journaux, voir qui a droit à son émission de télé/radio... et celle que l'on oublie, qui reste prendre la poussière au fond des dossiers que l'on fini par classer... Ce qui est assez triste, en un sens...
_________________ Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier. Etty Hillesum, Une vie bouleversée
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