LeGluon a écrit:
Et pour exemple, je vais prendre le grand principe de la "vie", qui, d'après le monde scientifique, ne pouvait se développer, sans oxygène, ou sans lumière. Ceci étant un dogme en acier trempé.
Patatra, fin des années 70, début des années 80, l'on découvre un écosystème (mollusques, animaux marins, etc ...) à plus de 1000 m de profondeur, basé sur le sulfure d'hydrogène, et sans lumière.
Re-patatras, début des années 2000, on découvre un écosystème (mollusques,etc ..), au bord de "flaques de méthane liquide", basé sur le méthane !
Ben alors, que se passe t-il ? Plus un seul scientifique pour se moquer de toute personne ayant proner la possibilité qu'il y ai une autre forme d'éco-système ?
Je pense que ton raisonnement met en évidence deux idées courantes mais fausses au sujet de la méthode scientifique :
1) Ce n'est pas parce qu'une idée qui faisait consensus dans la communauté scientifique était fausse que tout est possibleDe façon fondamentale, la démarche scientifique se base sur une remise en question des idées établies : le fait que des scientifiques aient eu tort par le passé est donc inévitable, et ne devrait en aucun cas être utilisé pour justifier la possibilité que n'importe quelle théorie délirante puisse être vraie ! En l'occurrence, l'absence de lien statistique entre autisme et vaccination a par exemple été très clairement établie, fait que l'on imagine difficilement pouvoir être remis en question.
2) Les chercheurs qui défendent des idées contraires au consensus n'ont pas nécessairement raison L'histoire des sciences a rendu célèbres quelques grands penseurs qui ont défendu des idées contraires au consensus de l'époque et ainsi participé à des révolutions scientifiques. Ce qu'elle n'a pas retenu, par contre, c'est le nom des très nombreux chercheurs qui ont défendu, à tort, des idées qui étaient
réellement loufoques.
En plus, l'exemple que tu choisis ne me paraît pas particulièrement adapté, puisqu'il me semble que des spéculations sur des formes de vie différentes de celles que nous connaissons aujourd'hui se faisaient déjà avant les découvertes que tu cites (mais je peux me tromper). Indépendamment de tout ça, même si ce n'est effectivement pas toujours dit explicitement, les grandes généralisations que l'on peut émettre sur « la vie » (ce qui la caractérise, ce dont elle a besoin pour exister ou apparaître, ...) ne portent bien sûr que sur « la vie telle qu'on la connaît ».
Citer:
Donc, laissons le Professeur Montagnier dans ses recherches (dont personne n'est suffisament calé ici pour en comprendre le fonctionnement, moi le premier)
Je n'aime pas beaucoup ce genre de d'argument d'autorité, qui voudrait que le grand public n'ait pas son mot à dire ni même le droit de porter un jugement sur des recherches scientifiques parce qu'il « ne les comprend pas ».
Je suis le premier à dire que le grand public est souvent mal informé, ce qui peut le pousser à se former une opinion inadaptée sur des thématiques de recherche (l'histoire du "théorème de la pizza" d'il y a un an et demi en est un bon exemple), mais cela veut dire qu'il faut faire en sorte que les gens soient mieux renseignés et mieux sensibilisés à la manière dont on fait la science, pas qu'ils devraient dans l'absolu se garder de tout jugement sur des sujets dont ils ne sont pas spécialistes.
En l'occurrence, je crois de toute façon pouvoir affirmer que tu as tort : les membres de ce forum ne sont pour la plupart pas des idiots, ont l'habitude d'être confrontés à des raisonnements pseudoscientifiques et plusieurs d'entre eux sont scientifiques. Même s'ils ne comprennent pas tous les détails techniques des recherches de Montagnier, je pense qu'ils sont raisonnablement bien placés pour porter un jugement sur elles.
Citer:
croisons les doigts, pour que cet homme via ses recherches, puisse arriver à faire une nouvelle trouvaille, pour le bien-être de l'humanité, car peut importe sa démarche, il n'y a que le résultat qui compte.
Es-tu vraiment d'avis que la fin justifie les moyens, en particulier dans le domaine de la recherche, et plus précisément encore dans le domaine de la recherche médicale ?
Dans le cas précis de Montaigner, au-delà de l'aspect « argent gaspillé en recherches bizarres », il y a aussi une tentative de décrédibilisation de pratiques médicales à l'efficacité établie au profit d'idées pseudoscientifiques potentiellement nuisibles aux patients, déjà examinées et rejetées par le passé.
Aurais-tu tenu le même genre de raisonnement s'il avait été question d'un biologiste créationniste ou (pour prendre un exemple qui toucherait certainement Luc Montaigner) d'un médecin contestant le lien entre VIH et SIDA ?