Gibrockson a écrit:
Ils associent deux "traces" d'événements laissées dans leur cerveau sans rapport dont une "mauvaise" ; la boite A, et la petite décharge. Il les stimulent en même temps, du coup le cerveau de la souris associent les deux pour créer un "faux souvenir". J'appellerais ça plutôt une "suggestion dirigée" ... Du coup quand on replace la souris dans la boite A, son cerveau associe les deux "traces" et elle a les jetons.
Tu reformules le fonctionnement de l'expérience, mais ça ne répond pas vraiment à ma question...
Comment cibler précisément le souvenir de la boîte A pour l'associer à cette décharge, et pas n'importe quel autre souvenir de l'animal (le repas qu'il a mangé il y a une heure, les congénères qu'il a reniflé, bref, n'importe quoi) ?
Il n'existe pas à l'heure actuelle de "carte de la mémoire" dans le cerveau. On sait toutefois depuis quelques temps ( (A. Damasio en parle déjà dans ses livres qui ont été publiés il y a une dizaine d'années) qu'un souvenir n'est pas stocké en unique endroit, genre « un neurone = un souvenir », et que c'est davantage les interactions d'une multitude de neurones entre eux qui vont jouer un rôle dans le stockage des informations... Mais là encore, les mécanismes précis ne sont pas encore clairement établis à ce jour.
Ce que je crains avec ce type d'expérience, c'est qu'en lieu et place d'un faux souvenir, on étudie en réalité un conditionnement. L'animal a subi une décharge électrique dans la boîte B ; le placer dans une autre boîte (même si celle-ci est inoffensive) suscite une réaction de crainte, la souris se souvenant de sa précédente mésaventure étant survenue dans un environnement similaire.
Gibrockson a écrit:
Et pour la stimulation lumineuse, j'ai trouvé ça sur le net (
http://www.rtflash.fr/notre-cerveau-gar ... re/article) "Pour mieux comprendre par quels mécanismes la nicotine agit sur ces neurones, les chercheurs suédois ont utilisé une nouvelle technique, l'optogénétique, qui consiste à stimuler certains neurones grâce à la lumière...
La clé est effectivement l'optogénétique, c'est la donnée qu'il me manquait pour comprendre le fonctionnement de l'expérience.
Un neurone est une cellule aveugle ; il est illusoire de penser pouvoir le stimuler avec de la lumière. L'optogénétique consiste à modifier les neurones par transgénèse, en leur insérant un gène codant une protéine photosensible, de façon à les rendre sensibles à une stimulation lumineuse. Des fibres optiques dans le cerveau de l'animal, et hop ! Le tour est joué.
C'est ce qui a été réalisé dans le cas de l'expérience qui nous occupe.