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Le fait que Lovecraft soit un des pères de ce qui est devenu ensuite clichés a été souligné également, et complété justement par Chimère : quand on lit du Stocker ou du Poe aujourd'hui, souvent on en est pas non plus transporté par le côté purement littéraro-littéraire. J'aurais utilisé pour moi l'exemple de Frankenstein de Shelley : gros classique de la littérature d'horreur, mais pour le coup je l'ai trouvé plutôt chiant, avec le protagoniste qui passe son temps à se lamenter sur son sort et pourquoi ça lui arrive à lui, ouin ouin.
C'est surtout que la langue, le langage et les styles littéraires étaient différents, forcément.
Frankenstein je l'ai lu il y a trop longtemps (faudrait que je le relise), mais
Dracula je l'ai lu 2 fois (oui. Avec
Le Seigneur des Anneaux c'est le seul roman que j'ai lu 2 fois. J'aime les pavasses faut croire) et c'est clair que le style est très différent de ce dont on a l'habitude maintenant : ampoulé, souvent élusif (il faut parfois comprendre un peu entre les lignes), ou au contraire beaucoup de mots pour dire des choses très simples (notamment en ce qui concerne les relations avec les personnages)... bref, c'est victorien, c'est à la fois le reflet et la critique de la société de l'époque, et c'est ce qui le rend intéressant aussi.
Après, encore une fois, si on est habitué à lire des romans de styles plus modernes, on risque d'être vite désarçonnés par une écriture plus "exigeante".
Mais pour moi, la force de ces romans, c'est effectivement leur aspect fondateur et leur "mythologie", et les images qu'ils véhiculent, qui, il me semble, n'ont rien perdu de leur puissance et de leur profondeur.