MOSCOU - Le mystère qui entoure le sort de l'Arctic Sea, cargo porté disparu dans l'Atlantique, s'est encore épaissi jeudi, son affréteur jugeant possible un acte de piraterie tandis que des experts maritimes soupçonnaient une affaire louche ou une cargaison secrète.
Le Kremlin a ordonné à des bâtiments de guerre russes de participer aux recherches en vue de retrouver ce cargo de 98 mètres et de 4.000 tonnes dont la disparition déconcerte les autorités maritimes d'Europe et d'Afrique du Nord

The mystery surrounds the Arctic Sea, a 98-metre Russian-crewed cargo ship that set off from Finland on 23 July carrying timber worth about £1m, bound for the Algerian port of Bejaia.

In the early hours of the next morning, in the Baltic Sea near the Swedish island of Oland, the ship was boarded by up to 10 armed men dressed in police uniforms, according to reports from the Russian news agency Tass.

The raiders tied up the crew as they searched the vessel and stole a few items, including a satellite phone, before leaving in their rubber dingy. Three crew members were reportedly injured. Curiously, the attack did not seem to be reported immediately, and only emerged 10 days later when Interpol issued an alert.

By this time the Maltese-registered ship had vanished.

According to websites that monitor live AIS signals, the Arctic Sea, built in 1992 and owned by a Finnish company, disappeared from tracking systems in the early hours of 30 July off the northern French port of Brest. This did not necessarily mean the system was turned off, as tracking coverage can be patchy. The ship was later spotted by a patrol aircraft off the Portuguese coast, Clark said.

And then, nothing – the ship and its crew seemingly disappeared into thin air. The vessel was due at Bejaia more than a week ago, but never arrived. Spanish reports say it was never seen passing the Straits of Gibraltar, meaning it could have been taken down the west coast of Africa.

Les informations selon lesquelles l'Artic Sea serait au large du Cap-Vert sont inexactes selon Moscou

Le cargo battant pavillon maltais et disparu depuis fin juillet aurait "été repéré à 400 milles nautiques au nord de l'île de Santo Antao", a dit Alexander Karpouchine, l'ambassadeur de Russie au Cap Vert.

Mais "il est apparu que cette information n'était pas avérée", a-t-il dit en évoquant une rencontre avec le chef des forces armées du Cap Vert.

L'agence portugaise Lusa avait rapporté que, selon le directeur général de la défense du Cap Vert, Pedro Reis, le bateau se trouvait "à 400 milles nautiques au nord de Sao Vicente, en dehors de la zone économique exclusive du Cap Vert".

Le commandant Antonio Monteiro, de la garde-côtes du Cap Vert, a déclaré à Reuters qu'il ne pouvait confirmer que le bâtiment était passé au nord du Cap Vert.

Un porte-parole de la marine française a pour sa part dit que les services de renseignement français disposaient d'informations donnant à penser qu'un bateau correspondant à la description de l'Arctic Sea avait été localisé au nord du Cap Vert, à la latitude du Brésil. L'information a été transmise à la Russie et à Malte.


Victime de deux attaques

Le cargo Arctic Sea aurait été victime de deux attaques, mais il ne s'agissait pas de piraterie, selon Bruxelles

"Selon les informations dont nous disposons, le navire a été attaqué à deux reprises, une première fois au large de la Suède et une seconde au large du Portugal", a indiqué Martyn Selmayr, porte-parole pour le commissaire des Tranports.

Le cargo, dont l'équipage est russe, est porté disparu depuis deux semaines dans l'océan Atlantique.

Le président russe Dmitri Medvedev a chargé mercredi son ministre de la Défense, Anatoli Serdioukov, de "prendre toutes les mesures nécessaires pour retrouver et, si besoin est, libérer" le navire dont la cargaison est estimé à 1,16 million d'euros et son équipage de 15 Russes. En plus des patrouilles effectuées par bateaux, des équipements radars russes, y compris dans l'espace, participent désormais aux recherches.

"La Commission ne souhaite pas faire davantage de commentaires à ce stade pour ne pas entraver les actions des autorités en cours", a-t-il conclu.

La France a transmis "un certain nombre de pistes" aux autorités russes concernant le navire. "A la demande des autorités politiques françaises, nous avons transmis un certain nombre de pistes aux Russes pour qu'ils les étudient", a expliqué le apitaine de frégate Jérôme Baroé, qui précise que l'armée française ne dispose cependant pas de "nouvelles particulières".

"Il y a un certain nombre de bateaux qui ont été repérés depuis hier dans l'Atlantique et qui pourraient correspondre à l'Arctic Sea", a-t-il ajouté, mais sans aucune certitude car "les cargos se ressemblent beaucoup et il est facile de les maquiller".

Moscou n'a pas adressé à la France de demande officielle de soutien logistique pour retrouver le navire dont l'équipage est russe. Les informations leur ont été transmises "volontairement", a affirmé le responsable du Sirpa.

Une rançon aurait été réclamée pour la restitution du cargo Arctic Sea
Selon l'agence finlandaise STT, le Bureau national des enquêtes (KRP) a annoncé qu'une demande de rançon avait été adressée à la compagnie Solchart, basée en Finlande et qui exploite le cargo.
Toutefois, le KRP ignore de qui émane la demande, quel est le montant exigé et quand elle a été envoyée, ajoute STT.
Au KRP, on s'abstient de tout commentaire pour le moment.
Viktor Matveïev, directeur de Solchart, s'est refusé à toute déclaration sur une quelconque demande de rançon en déclarant que son principal souci était de retrouver l'Arctic Sea, avec lequel son entreprise a eu un dernier contact le 1er août alors qu'il évoluait au large du Portugal.
"Je ne dors pas, je ne mange pas, je travaille 24 heures sur 24", a dit Matveïev. "Nous espérons que l'équipage est en vie."
La disparition du cargo déconcerte les autorités européennes et nord-africaines et Moscou a dépêché des navires de guerre russes pour le rechercher.
Ce vraquier de 4.000 tonnes, qui transporte une cargaison de bois, a disparu au cours d'une liaison entre la Finlande et le port algérien de Bedjaïa, qu'il aurait dû atteindre le 4 août. Ses quinze membres d'équipage sont russes.
La marine française pense que l'Arctic Sea se trouve toujours dans l'océan Atlantique, au large du Cap-Vert, même si elle n'en est "pas sûre à 100%", a déclaré samedi à Reuters un porte-parole du Sirpa Marine.
Il a dit que le navire aperçu par un avion portugais ressemblait au cargo sous pavillon maltais mais qu'il avait probablement été maquillé, ce qui ne serait pas étonnant en cas de piraterie.
"Si c'est lui, il a été en partie maquillé", a-t-il dit à Reuters. "Pour nous, il est toujours au large du Cap-Vert mais on ne le garantit pas à 100%."
Il réagissait à une information du magazine russe Sovfrakht selon laquelle le navire se trouverait désormais entre La Corogne, dans les eaux espagnoles, et la Bretagne, en France.
La veille, ce porte-parole de la marine avait déjà indiqué que les services de renseignement français avaient disposé d'informations donnant à penser qu'un bateau correspondant à la description de l'Arctic Sea avait été localisé au nord du Cap-Vert, à la latitude du Brésil.

Arctic Sea : le bateau fantôme retrouvé, l’équipage interrogé

Published on 18 août 2009 by Amine L. in Actualités

arctic_seaLa marine russe a annoncé, lundi, avoir retrouvé le navire l’Arctic Sea au large du Cap-Vert et avoir récupéré son équipage sain et sauf. Le cargo mystérieusement disparu depuis plusieurs semaines a été retrouvé à environ 480 kilomètres des îles du Cap-Vert dans l’Atlantique au large du Sénégal, selon le ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov, qui est cité par les agences de presse russes.

Le vraquier de 4.000 tonnes, battant pavillon maltais et qui est exploité par une compagnie finlandaise, transportait une importante cargaison de bois. Il avait disparu mystérieusement au cours d’une liaison entre la Finlande et le port de Béjaïa, qu’il devait atteindre le 4 août.

Le ministre explique que les 15 membres d’équipage russes du navire sont tous vivants et en bonne santé. Ils ont été transférés lundi à bord d’un bâtiment de la marine russe spécialement chargé de lutter contre les sous-marins. «Aujourd’hui à 1h (22h, en Algérie dimanche), l’Arctic Sea a été retrouvé à 300 milles du Cap-Vert», précise Anatoli Serdioukov.

Les membres de l’équipage sont tous «sains et saufs», a ajouté le ministre selon des images diffusées par la télévision russe. Ils ont été «interrogés» sur l’escorteur russe Ladny pour déterminer les circonstances exactes de cette mystérieuse affaire, a-t-il indiqué. Il a promis de fournir prochainement de plus amples informations sur ce qui leur est arrivé, et pourquoi ils ont perdu le contact avec l’équipage qui a dû changé d’itinéraire sous la menace, a encore dit Anatoli Serdioukov. Un peu plus tôt hier lundi, la police suédoise a dit qu’elle détenait depuis fin juillet des photos de certains membres d’équipage blessés lors de la première attaque du 24 juillet dernier, au sud de la Suède.

La police suédoise faisait état le 30 juillet dernier d’un abordage de l’Arctic Sea en mer Baltique quelques heures après son départ par des hommes masqués qui se présentaiennt comme étant des policiers à la recherche de drogue. Ils auraient quitté le navire au au terme d’une prise d’otage de quelques heures.

Interpol a lancé une alerte concernant le cargo le 3 août 2009 et c’est la police finlandaise qui coordonnait et centralisait l’ensemble de cette enquête. Samedi, le propriétaire de l’Arctic Sea a annoncé avoir reçu une demande de rançon d’un montant de 1,5 million de dollars.

Beaucoup de questions restent sans réponses. Pour cet acte de piraterie inédit dans les eaux européennes (comme le laisse entendre la demande présumée de rançon), s’agit-il d’un règlement de comptes mafieux ou d’un différend commercial qui aurait tourné au recouvrement de créances musclé ?

Amine L.

Retrouvé, l’Arctic Sea garde ses mystères

CARGO FANTÔME | L’Arctic Sea est au large du Sénégal. «Un navire ne peut pas disparaître aussi longtemps, l’affaire cache une grosse embrouille», affirme un spécialiste suisse du transport maritime.

BERNARD BRIDEL AVEC LES AGENCES | 18.08.2009 | 00:02

Ce qui devait être le polar de l’été a subitement pris fin hier. Sa première partie, en tout cas.

Porté disparu dans d’étranges conditions depuis fin juillet, l’Arctic Sea a été retrouvé dimanche soir par le Ladny, une frégate de la marine russe, à 300 milles nautiques de l’archipel des îles du Cap-Vert, au large du Sénégal. «Sains et saufs», les quinze membres de son équipage – tous citoyens russes – ont été transférés à bord du bâtiment de guerre «pour y être interrogés». Telle était, en tout cas, la version officielle présentée hier par le ministre de la Défense russe, Anatoli Serdioukov, qui s’empressait de préciser: «Dans les prochaines heures, nous pourrons parler plus en détail de ce qui leur est arrivé, pourquoi nous avons perdu le contact avec eux, pourquoi ils ont changé d’itinéraire.»

Nous voilà avertis. Moscou va dire ce qu’il est arrivé à ce vraquier battant pavillon maltais, parti de Finlande le 22 juillet dernier à destination de l’Algérie, avec à son bord une cargaison de bois d’une valeur de 1 million et demi de francs. Toutefois, au vu de l’incroyable imbroglio de ces derniers jours, on peut d’emblée affirmer que la version russe ne présentera, au mieux, qu’une partie de la vérité.

Services secrets en éveil
«Un navire ne peut pas disparaître aussi longtemps, l’affaire est politique et cache sans doute une grosse embrouille», affirmait, hier, un spécialiste suisse du transport maritime sous couvert de l’anonymat.

Il faut dire que, depuis son départ du port finlandais de Jakobstad, le 22 juillet dernier, tout a concouru à faire du voyage de l’Arctic Sea une odyssée aussi mystérieuse qu’intrigante, qui aurait mis en éveil plusieurs services secrets.

Il y a eu d’abord cet «abordage», dans le plus pur style des pirates somaliens, dont aurait été victime le navire, le 24 juillet, en pleine mer Baltique. Alors qu’il navigue dans les eaux suédoises, un groupe de huit à dix hommes masqués monte à bord, selon la police suédoise, qui n’en fera état que le 30 juillet. Affirmant être des policiers à la recherche de drogue, les assaillants tiennent en respect l’équipage durant une quinzaine d’heures, fouillent le navire et repartent sans rien emporter.

Ni détail ni preuve
Toujours aussi mystérieusement, le navire poursuit sa route en direction de la Manche sans que rien ne filtre. Le 28 juillet, les gardes côtes britanniques ont même «un contact radio de routine». R. A. S. Le 4 août, le cargo n’arrive pas au port algérien de Béjaïa, sa destination. Le 12 août, le président russe, Dmitri Medvedev, ordonne de «prendre toutes les mesures nécessaires pour trouver et, si besoin est, «libérer» le cargo et son équipage». Le 14 août, c’est au tour de la Commission européenne d’ajouter un nouvel élément troublant: elle indique que l’Arctic Sea a en fait été attaqué deux fois: «Une première fois au large de la Suède et une seconde au large du Portugal.» Et puis, comme si cela ne suffisait pas, la police finlandaise annonce, le 15 août, qu’une demande de rançon a été adressée à la société propriétaire de l’Arctic Sea.

Avouez que cela fait beaucoup de mystères et de non-dits, d’informations «balancées» sans aucun détail, ni élément de preuve.

D’où la question que chacun se pose: mais que se cachait-il sous la cargaison de bois de l’Arctic Sea? Pas de substances nucléaires, assurait hier le directeur général de l’Autorité finlandaise de sécurité nucléaire, Jukka Laaksonen, cité par l’agence de presse russe Ria-Novosti. Toujours selon cette agence, les pompiers finlandais ont contrôlé le taux de radioactivité du vraquier avant son départ, sans rien trouver de suspect. Alors quoi? Le feuilleton continue. En russe.