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On est à moins de 24 heures du lancement. Les milliers d'ingénieurs et de techniciens s'affairent pour les derniers préparatifs. Tous stressés. Hormis Gagarine qui reste imperturbablement radieux au milieu de cet océan d'angoisse. À 5 heures, heure de Moscou, la fusée 8K72K n° 10316 qui porte sur la pointe de son nez la capsule Vostok 3KA-3 (rebaptisée Vostok 1) roule, sur son char, jusqu'au pas de tir. La hauteur de la fusée, véritable monstre pour l'époque, affiche une hauteur de 30,84 m et un diamètre de 3 mètres. Son poids dépasse 281 tonnes. Dotée de deux étages, elle est propulsée par cinq énormes moteurs rassemblés en faisceaux, brûlant un mélange d'oxygène liquide et de kérosène.
Ce pétard géant est chargé de propulser sur orbite les 4,7 tonnes du vaisseau spatial. Celui-ci comporte deux parties : la capsule sphérique de descente Vostok (2,46 t pour un diamètre de 2,3 m) abritant le cosmonaute, et l'unité d'instrumentation et de propulsion (2,27 t).
"Je m'absente pour un moment"
Après leur petit-déjeuner, Gagarine et sa doublure Titov rencontrent Feoktistov, le chef ingénieur responsable de la capsule, pour une dernière revue en détail du plan de vol. Ce premier petit tour dans la banlieue terrestre sera très rapide : 11 minutes pour grimper en orbite, 68 minutes pour faire le tour de la planète, 19 minutes pour pénétrer dans l'atmosphère terrestre jusqu'au point d'éjection de Gagarine en parachute. Vraiment le minimum syndical, mais Korolev ne veut pas prendre le moindre risque pour ce premier vol. L'heure du lancement est arrêtée pour 9 h 7, heure de Moscou.
Dans la journée, Gagarine rend visite à sa femme Valentina qui se doute de quelque chose, même s'il est toujours resté très discret sur sa mission. Laconiquement, il la prévient : "Je m'absente pour un moment." Elle s'enquiert : "Tu t'en vas loin ?" Avec un grand sourire, il répond : "Oui, très loin." Et de l'embrasser ainsi que ses deux filles, dont la dernière qui est née voilà seulement cinq semaines.
Gagarine est serein
Vers 13 heures, Gagarine et Titov visitent le pas de tir, accompagnés par Korolev et divers hauts responsables pour saluer et remercier les nombreux techniciens et les ingénieurs qui participeront au lancement. Durant toute la journée, tenant sa casquette à la main, Youri arbore un immense sourire. Il ne manifeste aucune angoisse apparente. Avec Titov qui le suit comme son ombre, il assiste à un ultime briefing, puis tous deux gagnent le pavillon où ils passeront leur dernière nuit avant le tir.
Les deux hommes écoutent de la musique, puis font une partie de billard, pas très longue. Kamanine, le patron des cosmonautes, vient partager leur dîner. Ce n'est pas vraiment un repas de fête. Ils doivent se contenter de la nourriture en tube conçue spécialement pour l'espace, histoire de les habituer. Au menu : de la purée et de la sauce au chocolat ! Les trois hommes évitent de parler du lendemain. Ils évoquent leur enfance, échangent des blagues. L'atmosphère est détendue. Vers 21 heures, Sergueï Korolev leur rend une dernière visite pour leur souhaiter une bonne nuit. C'est le plus tendu des trois.
Bientôt, le grand saut dans l'inconnu
Puis, c'est au tour du médecin en chef de passer pour prendre leur tension, leur température et leur pouls. Le coeur de Youri affiche 64 battements par minute. Rien ne peut entamer le calme olympien du petit homme. Par la suite, les Soviétiques prendront l'habitude de dire "Comme Gagarine !", quand ils exprimeront leur pleine forme physique. On fixe sur le corps des deux astronautes sept capteurs destinés à enregistrer leurs paramètres vitaux durant la nuit et le vol. "Au lit, maintenant !" ordonne le médecin. Les deux hommes partagent la même chambre.
Kamanine qui attend dans la pièce d'à côté les entend discuter dans le noir. Puis les capteurs qui ont été glissés secrètement dans leurs matelas indiquent qu'ils ne bougent plus. Apparemment, ils dorment profondément. Mais on prétendra plus tard que les deux hommes qui se doutaient de la surveillance restèrent volontairement immobiles pour faire croire à leur sommeil.
Le seul à ne pas fermer l'oeil de la nuit, c'est Sergueï Korolev. Il est obsédé par une défaillance qui mettrait en péril la vie de Gagarine. Plus que quelques heures avant le grand saut dans l'inconnu. À suivre...
Source: LePoint
http://www.lepoint.fr/actu-science/dans ... 733_59.phpUne multitude d'autres articles sont disponible bien entendu.
Tout ceci est tellement devenu "banal' de nos jours.
Sans oublier les astronautes qui ont laisser leurs vies pour en arriver là et dont nous ne serons jamais les noms.Car je suis persuadé qu'un grand nombres d'homme ont été les cobayes de la réussite de Youri Gagarine pour la gloire de l'URSS.
Mais celà est sans doute un autre débat, toutes les nations ont je pense leurs lots de "sacrifiés" pour la gloire la France les premiers.