J'ai lu l'article de M. Walsh, il est très intéressant et comporte de nombreux points qui méritent d'être inclus dans l'article.
Voici ma relecture de l'article. En rouge mes commentaires, et en gras les ajouts.
Démon violeur et métamorphe de Tanzanie.Le popobawa (littéralement en kiswahili « aile de chauve-souris » ; pluriel :
mapopobawa) est généralement représenté comme une créature simiesque de petite taille, pourvus d'ailes de chauve-souris, d'un œil de cyclope et d'une grande paire d'oreille qu'il dirige comme bon lui semble.
[Sait-on d'où vient cette description ? Elle est complètement absente de l'article de M. Walsh...]Le popobawa serait responsable d'un grand nombre d'attaques perpétrées sur les humains vivant dans les îles de l'archipel de Zanzibar et dans les zones côtières de la Tanzanie.
Il s'infiltrerait dans des maisons durant la nuit pour s'en prendre aux habitants, quels que soient leur sexe ou leur âge. L'agression se manifeste sous des formes variées : simple griffure, étouffement, perturbation du sommeil du dormeur à la façon d'un poltergeist, voire même viol et sodomie...
Le popobawa serait aussi capable d'attaquer toute une famille, avant de s'enfuir et s'en prendre aux résidents de la maison voisine ; des témoignages font également état de plusieurs personnes attaquées simultanément en des endroits éloignés.
Suite à ces attaques, le popobawa est devenus une créature extrêmement crainte, et de nombreuses crises de panique collective ont eu lieu à travers la Tanzanie. Des familles entières passaient la nuit dehors, assis autour d'un feu à l'entrée de chez eux, scrutant le noir dans la peur de voir popobawa.
[j'ai inversé ces parties, qui me semblent plus à leur place en début d'article]Fréquences et lieux des attaques Malgré son statut de créature légendaire, le popobawa est d'une introduction récente au sein du folklore de la Tanzanie.
Ses attaques ont lieu par vagues périodiques, durant lesquelles un très grandes nombres de témoignages et de plaintes de victimes sont ainsi répertoriées. Entre ces périodes, il peut arriver qu'aucune attaque ne se produise durant plusieurs années.
Les attaques progressent généralement par zone géographique : elles concernent d'abord une ville ou un quartier, puis passent à un autre, et ainsi de suite.
Chaque période d'attaques du popobawa semble correspondre approximativement à une période de trouble politique (révolution, élections...). Elles ont ainsi été enregistrées :
- en 1965, date à laquelle remontent les tous premiers témoignages connus sur le popobawa. Les attaques avaient un caractère sexuel très marqué, bien plus que lors des autres périodes d'agressions qui lui succédèrent. Le terme "popobawa" fut inventé à cette occasion.
L'année précédente, en 1964, avait eu lieu une révolution qui vit l'accession au pouvoir du Parti Afro-Shirazi dans l'archipel du Zanzibar (alors encore un pays indépendant) et le massacre de nombreux membres des communautés arabes et indiennes ; puis le 26 avril, la fusion du Tanganyika et du Zanzibar pour former la République Unie de Tanzanie.- dans les années 70 et les années 80, quelques témoignages isolés furent recueillis.
- en février - mai 1995, qui constitue la plus grande vague d'agressions du popobawa ayant eu lieu jusqu'à présent. Les témoignages de type étouffement du dormeur/perturbation du sommeil furent très nombreux.
Les attaques commencèrent quelques mois avant que la toute première élection présidentielle multi-partis de la Tanzanie n'aient lieu.
- en octobre 2000. Une seconde élection présidentielle multi-partis eut lieu ce même mois.
- en juillet 2001. Quelques mois avant, en janvier, de violents révoltes populaires avaient eu lieu suite aux résultats des précédentes élections présidentielle.
- en février - mars 2007, la dernière vague d'attaques en date.Le phénomène a connu au cours du temps une expansion croissante. Ainsi, alors que les agressions étaient à l'origine circonscrites à l'île de Pemba, des attaques furent également signalées en 1995 dans l'île voisine d'Unguja ainsi qu(rn divers endroits de la côte de la Tanzanie (dont l'ancienne capitale du pays Dar-es-Salaam, et les villes de Tanga et Mombasa).
La vague d'agression de 2007, bien que d'une ampleur réduire, fut également très étendue puisque tout l'archipel du Zanzibar ainsi que Dar-es-Salaam furent touchés.Détails et variations à la légende Le mythe du popobawa est très hétérogène et présente de grande variations suivant l'époque et l'endroit considéré.
Le popobawa aurait la particularité de pouvoir se métamorphoser, et peut ainsi se faire passer pour un animal ou un homme. On peut alors le reconnaître à ses mains, dont les doigts seront longs et les ongles aiguisés.
Lors de la vague d'agressions de 1995, la panique fut telle chez les habitants de Zanzibar que des étrangers ont ainsi été attaqués, roués de coups par une foule hystérique qui les prenait pour des popobawa métamorphosés. Une personne fut même tuée durant une de ces émeutes ; la foule ayant pu constater que corps de l'infortuné était bien celui d'un être humain, une rumeur affirmait que le véritable cadavre du popobawa aurait été escamoté par le gouvernement et remplacé par la dépouille d'un homme quelconque.Le popobawa ne supporterait pas que l'on nie son existence ; plusieurs victimes ont prétendu que la créature les harcelait pour qu'elles parlent de leurs agressions à leur entourage.
[Seconde image quelque part par ici.]Bien que le popobawa s'apparente à l'incube chrétien, il est fortement ancré dans la religion musulmane. Ainsi, détenir ou réciter le Coran serait une des meilleurs méthodes pour éviter les attaques du popobawa.
Les premières agressions de 1995 eurent lieu pendant le début du Ramadan, et la créature fut nommé dans un premier temps sheit ani, à rapprocher de l'arabe الشيطان shaytan signifiant "démon". [Une histoire populaire raconte que le popobawa est un djiin libéré par un sheikh qui désirais se venger de ses voisins, mais il en perdit évidement le contrôle, et popobawa repris alors son libre-arbitre.
Le popobawa est également indissociable de la vie politique de la Tanzanie et du Zanzibar.
Une légende raconte ainsi comment durant les attaques de 1965, le Sheikh Abeid Karume - qui fut le tout premier président du pays - se serait déplacé en personne sur l'île de Pemba et aurait mis le popobawa au défi de venir à lui... ce que la créature n'aurait pas fait.
Depuis 1995, de nombreux habitants de l'île de Pemba et certains membres d'un parti politique minoritaire, le CUF (Civic United Front) affirment que le popobawa était envoyé par le CCM (Chama Cha Mapinduzi), le parti politique dominant afin de détourner l'attention des habitants de l'archipel de Zanzibar des prochaines élections présidentielles et ainsi de garder le pouvoir. Le Sheik Abeid Karume lui-même passe auprès de certaines personnes pour être un popobawa métamorphosé, dont la vraie nature est cependant révélée par l'important appétit sexuel du personnage.
D'autres légendes affirment au contraire que le popobawa trouve son origine dans des pratiques de sorcelleries : par exemple, des personnes malintentionnées se transformant en monstres au moyen de sortilèges, ou un sorcier ayant lancé une malédiction sur les îles de l'archipel pour se venger de ses habitants qui l'avaient humilié...Point de vue sceptique Les sceptiques pensent que les victimes du popobawa sont plus généralement atteintes de paralysie du sommeil,
puisque les témoignages présentent souvent des similitudes avec cette pathologie : agressions lors de l'endormissement ou du réveil, sensation d'étouffement et d'écrasement de la poitrine du dormeur, impression d'une présence hostile, hallucinations auditives et visuelles...
Ils font également remarquer que le thème du popobawa est fortement influencé par la politique et la mémoire collective des habitants de l'archipel de Zanzibar et de la Tanzanie.
Depuis le XVIIIème siècle, la région a connu une histoire troublée, naviguant entre esclavage, colonialisme, guerres civiles... Tout changement politique est vécu avec appréhension par la population tanzanienne, qui exprime sa peur sous la forme d'hystéries collectives dont les attaques de popobawa en sont la manifestation visible.Benjamin Radford, enquêteur au Skeptical Inquirer, enquêta sur le terrain en 2007. Il précisa ainsi que contrairement à ce qui est souvent prétendu, il n'y a jamais eu de victimes du popobawa dans les hôpitaux de Zanzibar.
Noms anglais : popobawa
Noms alternatifs : popo pawa
Localisation : à l'origine, l'île de Pemba ; aujourd'hui, archipel de Zanzibar (îles Pemba et d'Unguja) ainsi que les zones côtières de la Tanzanie, Afrique.
Source :
- Wikipédia
- Mysterytopia
- Afrik.com
- X-Project
- The politicisation of popobawa