Cortex a écrit:
Ces animaux n'auraient de toute manière pas besoin de ce genre de paliers, puisqu'ils respirent dans l'eau et non dans l'air - de ce fait, à ma connaissance, ils n'absorbent pas d'azote.
J'ai tendance à penser que si, dans la mesure où le problème se pose également chez les poissons qui possèdent de nombreux gaz (dont du diazote) dissous dans leurs fluides corporels et plus particulièrement dans leur vessie natatoire. S'ils ne respectent pas des sortes de paliers de décompressions (par exemple si le poisson est pêché à la ligne et ramené brutalement à l'air libre), le vessie natatoire peut tellement se dilater que le poisson "explose" -c'est ce qu'on appelle la météorisation.
La proportion de ces gaz contenus dans la vessie et les tissus est juste différente de celle des animaux terrestres.
Cortex a écrit:
Je crois que le vrai problème serait la densité de leur corps. J'ai lu un texte de Michel Raynal à ce sujet : je ne m'en rappelle plus précisément le raisonnement, mais l'idée était que les calmars géants, qui vivent sous une pression considérable, ont leur densité "optimale" à grande profondeur. S'il se rapprochent de la surface, la pression diminuant, leur corps va "gonfler" et sa densité va baisser... ce qui va augmenter leur flottabilité, et les rendre incapables de plonger à nouveau. Ils seront "scotchés" en surface.
Mais justement, la plupart des organismes marins ont résolu ce problème via la mise en place de systèmes (la vessie natatoire de la plupart des poissons pélagiques, le foie hypertrophié et huileux des requins) qui leur permettent de modifier leur densité et donc leur flottabilité ; c'est ainsi qu'ils peuvent nager dans des eaux de différentes profondeurs.
Logiquement, les poissons benthiques (c'est-à-dire, la plupart des poissons plats de type sole ou turbot) en sont dépourvus, de même que les poissons abyssaux (la vessie ne résisterait pas à la pression).
J'avoue ne pas savoir par contre par quel système les céphalopodes peuvent contrôler leur flottabilité... J'ai entendu dire que la "plume" (l'os cartilagineux situé dans la tête) jouait un rôle.
Cortex a écrit:
L'autre problème étant, toujours d'après Raynal, que ces animaux respirent dans des eaux plus froides que les 10°C d'Heuvelmans. Près de la surface, les eaux plus chaudes sont aussi moins riches en oxygène, et les calmars qui y sont piégés par ce problème finiraient par suffoquer - ce qui expliquerait pourquoi les calmars récupérés jusqu'ici étaient morts ou mourants.
Ça peut être une des raisons... Mais pour que le problème se pose, il faut déjà que l'animal soit remonté à la surface.
Or la quasi-totalité des poissons et mollusques de grande profondeur ne quittent pas le milieu dans lequel ils vivent -parce qu'ils ne sont pas adaptés pour évoluer sous des conditions de pression, de température, de luminosité et de concentration gazeuse différentes.
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