Je le pense aussi car nous nous trouvons donc là devant un témoignage de deuxième ou troisième main.
D'autre part, ce sont Seño et Agostini qui ont mesuré le serpent, pas Rahmani lui même. On ignore la technique utilisée. Avec un décamètre ? A grands pas ? Est-ce bien le serpent lui-même qui a été mesuré ou la peau ? On sait que celle-ci, dépliée, peut donner l'impression de mesurer le double que sur l'animal.
D'après Ahmed Bellal, Hamza Rahmani avait déjà vu l'animal avant :
Citer:
Hamza aurait d'abord aperçu le serpent un jour qu'il était seul. Il avait appelé d'autres ouvriers à l'aide, mais ceux-ci, apeurés, avaient préféré ne pas se mettre en quête du monstre. Ils avaient néanmoins vu les traces laissées par le reptile, et qui venaient du dépôt de carburant. Tous étaient tombés d'accord pour conclure que "comme d'habitude, le serpent était venu manger de la graisse destinée au concasseur Dragon de la carrière". Le fait est, que depuis quelque temps, le magasinier voyait ses fûts de graisse se vider, sans jamais arriver à attraper le ou les voleurs. En revanche, il avait relevé d'assez larges traînées sur le sol, comme si on eût tiré le corps d'un homme inerte, traces qui s'arrêtaient toujours aux touques de lubrifiants.
Quelques jours plus tard, toujours d'après Bellal Ahmed, Hamza avait une nouvelle fois vu le serpent, lové à l'ombre d'un tas de pierres concassées. Il avait, paraît-il, estimé sa longueur à 6 ou 7 mètres !
Le pauvre tôlier avait reconnu qu'il avait eu très peur ("J'ai blanchi") et il avait appelé cinq manoeuvres à la rescousse. Munis d'outils divers, ceux-ci avaient contourné le tas de pierre de manière à surprendre le reptile par dessus. Mais, comme ils n'avaient pas pu l'apercevoir en contrebas, où il s'était dissimulé, ils avient abandonné la poursuite. Le lendemain, de nouvelles traînées avaient été découvertes auprès du dépôt de graisse. Un ingénieur russe, Petrov Bénakoff, responsable de la section de concassage, avait eu, lui aussi, l'occasion d'examiner les traces du serpent.
Heuvelmans ne reparle pas de ces premières rencontres. J'en conclus que son correspondant n'en a pas parlé avec Rahmani pour avoir son témoignage direct.
D'autre part, dans la phrase
Citer:
Intervenant aussitôt, le conducteur coinça le reptile contre les rochers avec les dents de son bulldozer. Son agonie dura vingt à vingt-cinq minutes.
c'est le conducteur qui a agonisé 25 minutes.
Je suggère de remplacer "son agonie" par "L'agonie de l'animal".