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(en promouvant par exemple des systèmes politiques et économiques plus justes, plus collectifs et aussi plus égalitaires à tous points de vue).
Oui mais, fondamentalement, le confort n'est pas le bonheur...
Même si, forcément, ça contribue au fait de se "libérer l'esprit" pour se poser des questions de plus en plus existentielles, je ne suis pas persuadée que si on vivant dans une société totalement juste et égalitaire, ça changerait quelque chose aux questions que l'on se pose sur le bonheur...
D'ailleurs, si on prend un exemple en particulier :
http://www.slate.fr/story/182130/depression-finlande-pays-plus-heureux-monde-jeunes-suicides... on se rend bien compte que vivre dans une société réputée heureuse matériellement et politiquement n'empêche pas les gens de vouloir mourir.
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Ça rejoint ce que je disais plus haut: déconstruire tout ça (le "ça" désignant ici les tristes constats que fait Illouz) permet justement de remettre les choses à leur place et de lutter contre. Mais ça n'entre pas en contradiction avec le fait de suivre une thérapie (par exemple) ou de s'intéresser au spirituel dans la sphère privée. Je connais d'ailleurs des tas de gens qui font très bien les deux.
Pour ma part, je pense que "lutter contre" comme tu dis, amène forcément à revenir vers plus de philosophie et de spiritualité.
Une fois qu'on a compris que les rapports amoureux sont sources de souffrance parce qu'ils sont faussés par l'ego, par des aspirations hédonistes factices qui conduisent à faire de l'autre "un objet" (fusse-t-il objet d'amour), et donc à en attendre de lui qu'ils nous satisfasse comme un objet, et inversement d'ailleurs, bref... qu'en réalité, l'amour que l'on donnait et que l'on croyait recevoir, n'était pas forcément de l'amour (enfin, on peut rediscuter des définitions et de l'échelle de l'amour, si on veut), forcément, on va se tourner vers ce qu'est la seule source d'Amour véritable... (même si se dépouillé de tout ça, ça prend probablement plus d'une vie... et que je ne prétends pas, très loin de là, y être arrivée... )
D'autre part, dire que la spiritualité doit rester dans la sphère privée, c'est presque en faire quelque chose d'honteux. C'est très français d'être là "ah mais tes histoires là, c'est privé je veux pas en entendre parler"... sauf que, en réalité, c'est impossible. Puisque une fois qu'on s'est débarrassé, ou du moins en chemin pour s'en débarrasser, de nos illusions et des vieilles peaux de l'ego, dire que cela reste dans la sphère privée revient à dire... faire semblant de ne pas être ce que l'on est. Alors que justement, ce dont on veut se débarrasser, ce sont nos masques, nos rôles, nos fausses personnalités.
ça n'a pas vraiment de sens en fait...
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Sauf si on admet justement que c'est la société telle qu'elle fonctionne qui rend malade. Du reste, on est jamais que malade (au sens de : "on n'est jamais uniquement ça"). On est aussi tout un tas d'autres choses à la fois.
Pour ma part, je pense que l'échange va dans les deux sens : au cours de notre évolution en tant qu'espèce, nous avons créer une société à notre image, et de plus en plus bancale parce que du plus en plus tournée vers des valeurs matérielles et égotiques (la possession de biens matériels, la compétition - inculquée dès l'école -, le pouvoir etc...), et cette société que nous avons créée non renvoie l'illusion que nous ne pourrons jamais en sortir, que c'est la seule réalité possible, et que nous ne pouvons faire autre chose que nous y plier.
Pour faire simple : nous avons creuser notre propre caverne.
Oui, heureusement que nous ne sommes pas que ça, sinon, aucune rédemption, ni aucune espérance ne serait possible...
Mais je remarque que nous sommes de plus en plus malades, que nous creusons de plus en plus profond notre caverne...
Tu parles de politique, mais quand je vois la politique actuelle... franchement, je ne vois surtout des gens qui s’écharpent pour garder, qui leur pouvoir ou leur poste, qui leurs privilèges matériels, des gens qui sont à la fois gonflés d'orgueil et rongés par la peur, et qui prétendent avoir La solution, alors qu'en eux, il y a surtout la racine du problème...
Crois-tu qu'on remettra sur pied une société plus juste, plus égalitaire, plus bienveillante les uns envers les autres, si on part sur ces bases-là ?...