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J'avoue avoir davantage une approche d'historien ou de folkloriste quand je la lis, et je souscris à l'idée (blasphématoire, je le réalise) que la Bible n'est pas un livre parfait et parachevé ; m'est avis qu'elle est avant tout un travail humain avec des défauts et des faiblesses (ce qui ne veut pas dire qu'il ne puisse pas y avoir des choses intéressantes dedans par ailleurs).
De ce fait, un évangile peut contenir des fragments ou des passages mal écrits, peu clairs ou n'ayant guère de sens (déjà à l'époque où l'évangile a été couché sur le papier)
.
Je n'ai pas dit qu'un texte sacré était nécessairement "parfait et parachevé", parce que même s'ils sont inspirés, il n'en demeure pas moins que se sont des humains, avec leurs faiblesses et leurs esprits imparfaits et inachevés, qui tiennent la plume...
Cela dit, partir du principe que parce qu'il y a des passages que nous ne comprenons pas dans leur sens et leurs significations (alors que nous aussi, nous sommes justes des humains faibles et inachevés), alors ces passages sont justes ridicules et sans intérêt... je trouve ça passablement orgueilleux.
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En d'autres termes, pour toute prière non exaucée, on avait un chrétien qui ne croyait pas assez. C'est assez redoutable comme argument.
"Ta grand-mère est morte alors que tu priais tous les jours ? C'est que, fondamentalement, tu ne croyais pas assez à sa survie : tant pis pour elle".
Quand on est croyant... on sait que
personne ne meurt. Et on sait aussi que quelques soient ses prières, elles ne peuvent aller contre ce que l'on peut appeler Dharma/Karma, Volonté de Dieu, Providence etc... peu importe, mais de toute façon, on ne voit pas ça comme une "punition", ou autre.
Et quand quelqu'un meut, on ne se dit pas "tant pis pour lui/elle", mais plutôt "tant mieux pour lui/elle".
On peut être triste de ne plus pouvoir voir quelqu'un, de ne plus pouvoir profiter de sa présence (au final, on est presque plus triste pour nous)... mais on est pas triste de sa mort en soi...
Une pensée spiritualiste (peu importe laquelle, dans l'absolu...) remet en bien des perspectives par rapport à la pensée matérialiste.
C'est pour ça qu'interpréter des textes qui sont basés sur une pensée spirituelle et spiritualiste avec une pensée matérialiste et ses paradigmes, c'est forcément passer à côté du sens profond des textes. Donc considérer qu'ils sont, au moins un peu, ridicules, sans doute...
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Euh...? Le pommier je veux bien, mais que veux-tu qu'un Jésus affamé et ronchon ait à faire d'un rosier ou d'une commode...? (Sans parler du champignon, qui ne peut pas être mûr ou pas, vu qu'il est son propre "fruit".) Je ne saisis pas bien ton argument.
Euh, c'est moi qui ne comprend pas trop ta réflexion...
On parle d'une métaphore, d'une parabole, bref d'un symbole... Il ne faut pas prendre les choses au premier degré, mais au sens symbolique.
En d'autres termes : le texte ne parle pas de botanique, et
ne parle surtout pas d'un figuier. En tout cas, pas d'un figuier au sens concret et littéral du figuier...
Même si c'est un peu biaisé et simplifié, je pense que l'exemple est parlant : c'est la même chose en poésie... Quand Baudelaire écrit "Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle"... il ne fait pas un bulletin météo...
Dis-moi, quand tu étais au collège et au lycée, l'interprétation ou le commentaire de texte en littérature, c'était pas trop ton truc, je me trompe ?...
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ou bien celle de Marthe et Marie (Marthe prépare tout le repas tandis que Marie bouine, Marthe se plaint de ce que Marie ne l'aide pas, Jésus répond que Marie a eu raison de choisir la facilité et que Marthe devient agaçante à râler tout le temps).
Je ne me suis pas penchée sur les autres exemples, mais celui-ci m'a toujours au contraire beaucoup parlé : en gros, ça veut juste dire que l'enseignement du Christ, et donc, à mon sens et à un sens plus actuel, la quête spirituelle est bien plus importante que les simples activités quotidiennes et triviales...
Et moi oui, ça me parle : j'ai l'impression de faire bien plus quelque chose de ma vie, et de lui donner un sens, quand je lis un bouquin, ou que je me questionne sur le sens de la vie, quand je m'instruis etc... que quand je fais le ménage ou la cuisine...
ça me semble logique, encore une fois, si on se place dans une perspective détachée des préoccupations matérialistes... (j'y inclus les préoccupations vivrières de base, mais aussi les préoccupations de l'ego, comme le pouvoir ou la reconnaissance).
ça me fait penser à nouveau à la vie de Franz Jägerstätter, dans le film
Une vie Cachée : en gros, Franz est condamné à mort pour avoir refuser de signer allégeance à Hitler. Il pourrait être sauver si juste il signait une lettre dans laquelle il reconnaissait le pouvoir hitlérien... son avocat, et même le prêtre du village qui était resté son ami, essayent de lui dire qu'il pourrait signer, et peu importe ce qu'il pense, que Dieu sait ce qu'il y a vraiment dans son cœur... Il n'a qu'à signer, même si au fond de lui il renie Hitler, et il pourrait rejoindre sa femme et ses filles, et pourrait s'occuper de sa famille et de sa ferme, au lieu de les laisser toutes seules.
Et puis pour sa mobilisation, pas de souci... il peut devenir infirmier, il n'aura ainsi à tuer personne.
Quand on se place d'un point de vue seulement matérialiste, il est évident que l'on trouve ça absurde. Voire même révoltant. Pourquoi mourir et laisser sa famille alors qu'on peut juste se contenter d'un petit mensonge, et reprendre sa vie ?
Mais d'un point de vue spirituel, il est bien plus important d'être en phase avec sa foi et son âme, plutôt que de sauver sa vie "matérielle" et tout ce qui va avec... d'ailleurs, il dit lui-même en substance (c'est la voix de Franz qui parle dans le film, je n'ai pas retrouvé la citation... si vous voulez le texte exact, faudra voir le film...
) : quand on a plus peur de la mort, on est comme libéré de toutes peurs et on peut vraiment être soi-même...