Je suis d'accord avec Lamart : la question est posée de manière très anthropomorphique. Le fait d'avoir "le droit" ou pas ne se pose pas de la même façon que pour un humain (même si on commence à comprendre que certaines espèces ont quand-même le sens de ce qui est "juste" ou pas etc...)...
Sur l'intelligence des animaux, je te conseille la lecture des livres de Franz de Waal, notamment "Sommes nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux ?". De Waal est un éthologue reconnu et un excellent vulgarisateur, ses livres se lisent tous seuls, et ils remettent pas mal en perspective, et en questions, la façon très humaine de mesurer/comprendre/expliquer l'intelligence des animaux.
Maintenant, pour reprendre autrement ta question qui portaient déjà sur les chiens, la "propension à l'obéissance" (si on peut dire ça comme ça) dépends de pas mal de paramètres, et il n'y a pas de réponse générale pour la totalité des chiens. Cela dépendra de sa race, de l'individu et de la relation qu'il a avec son maître.
Chez les chiens, on parle de "race décisionnaire" et "non-décisionnaire", sur un curseur qui va d'un extrême à l'autre. Pour schématiser, on va trouver à l'extrême des races dites "décisionnaires" les chiens de garde de troupeaux (genre Patou, Montagnes des Pyrénées, Kangal etc...) qui sont élevés au sein d'un troupeau d'ovins ou de bovins, et qui savent instinctivement ce qu'elles ont a faire pour le protéger. Ce sont des races que l'on peut éduquer, mais à qui on n'apprend pas vraiment des tours de cirque. (et c'est pourquoi ça pose des problèmes avec les touristes, ce ne sont pas des chiens "sociables", c'est même le but, et ils peuvent prendre un touriste pour un danger et intervenir).
A l'autre bout, on va trouver les malinois/bergers belges, qui vivent pour faire plaisir à leur maître et qui ont pour ainsi dire de faire des choses pour lui. On les retrouve évidemment dans l'armée, la recherche de victimes etc... On le voit sauter en parachute avec leur maître, se jeter dans des batailles au milieu des coups de feu sans se poser de question etc...
Et entre les 2, tu as du plus ou moins décisionnaire, ou de "l'hybride" (ni l'un ni l'autre).
La plupart des races de chiens ont été sélectionnées dans un but précis, et donc cela se retrouve dans leur comportement. Cela dit, la race ne fait pas tout, et les propensions naturelles de chaque individu sont différentes. Et puis il y a la relation avec leur maître qui joue beaucoup : en éducation canine, la base de la base, c'est de créer un lien avec son chien. Sans lien, pas de compréhension (de l'humain vers le chien, et du chien vers l'humain), pas d'attachement, pas de recherche de faire plaisir etc... Ensuite, vient l'éducation, ou le dressage dans certains cas (voir une forme de conditionnement, pour les chiens de travail. Même si maintenant on passe par des méthodes positives basées sur le jeu/la récompense, ou les méthodes comme le clicker ou autre, ça reste une forme de conditionnement, où le chien a appris à ne pas craindre une situation particulière, ou à aimer faire quelque chose... mais il n'en connait pas forcément tous les enjeux. Je dis pas forcément tous, parce que je pense que les chiens de recherche en décombre ou d'avalanches on parfaitement conscience de sauver des gens vivants ou de trouver des cadavres et font la différence. Lors du 11 septembre, on a des chiens de décombre qui ont fait des dépressions à force de trouver des morts, même si le dresseur adopte le même comportement lorsque le chien trouve).
_________________ Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier. Etty Hillesum, Une vie bouleversée
|