Encyclopédie du paranormal - 2012

     2012


Date supposée de la fin du monde tel que nous le connaissons


Dans le domaine du paranormal, l'année 2012 est fréquemment citée comme étant la date de grands changements qui affecteront l'humanité, voire de la fin du monde. Il s'agit donc d'une croyance eschatologique.

La date la plus couramment citée est le 21 décembre 2012, qui prétend s'appuyer sur la fin du calendrier maya à comptes longs. Divers auteurs ont cependant affirmé que la date n'était pas la bonne, et que la fin du monde aurait lieu en réalité le 12 décembre 2012, le 28 octobre 2011 (tel l'auteur Carl Johan Calleman), voire à d'autres moments en 2011 ou 2013.


Origine de la théorie et buzz médiatique


L'idée puise son origine dans les travaux des archéologues Maud W. Makemson et Michael D. Coe dans les années 50 et 60. Ceux-ci pensaient que la fin d'un cycle long de 12 b'ak'tun dans le calendrier maya à comptes longs coïncidaient pour ces derniers avec la fin du monde telle que décrite dans leur mythologie (voir partie suivante, Dans le calendrier maya).
Leur travaux ne faisaient cependant pas mention de la date du 21 décembre 2012, qui fut citée pour la première fois (en dehors de toute allusion à une quelconque fin du monde) en 1983 dans le livre Les Anciens Mayas de l'archéologue Sylvanus Morley.

La théorie d'une réelle fin du monde en décembre 2012 fut mentionnée pour la première fois en 1975 dans le livre Mexico Mystique: The Coming Sixth Age of Consciousness de Frank Waters, mais celui-ci affirmait qu'elle se déroulerait le 24 décembre. La théorie fut par la suite reprise et popularisée par divers auteurs New-Age?, dont Le Facteur Maya de Jose Argüelles qui a été l'objet d'une forte promotion lors du festival de « la Convergence Harmonique » en 1987. Argüelles fut le premier à affirmer que la fin du monde aurait lieu le 21 décembre 2012, date qui est restée par la suite.

Une des affiches utilisées lors de la campagne de promotion du film 2012 de Roland Emmerich (2009)

A partir de 2005, la rumeur a fait l'objet d'un important buzz sur Internet, soutenue notamment par la sortie de plusieurs films (dont 2012, de Roland Emmerich) et de nombreux articles de presses et documentaires sur le sujet.
Elle est devenue également une manne commerciale certaine, comme en témoignent les nombreux livres publiés sur le sujet... et de façon plus caricaturale, l'entreprise américaine Vivos construisant des bunkers luxueux qui permettraient au client d'échapper au cataclysme de fin du monde supposé se produire en décembre 2012.
En début d'année 2012, le gouvernement mexicain a annoncé la mise en place d'un vaste programme touristique sur tout le pays ayant pour thème la fin du monde du 21 décembre. Près de 6,2 millions d'euros ont été investis pour réaliser divers évènements et manifestations (compte à rebours géant, reproduction de cérémonies religieuses mayas...) et 52 millions de touristes sont attendus pendant cette période.


Cette popularité accrue et le battage médiatique autour de cette théorie ont incité certains organismes scientifiques officiels à en faire un démenti public, telle la NASA. Le website de la NASA « Ask an astrobiologist » (« Demandez à un astrobiologiste »), destiné au grand public, a reçu plus de 5000 questions en 4 ans d'existence, certaines demandant s'il faudrait tuer sa famille ou ses animaux domestiques en prévision de la catastrophe attendue en 2012.
En juin 2011, le MIVILUDES a dénoncé la croyance en une fin du monde en 2012 comme étant une porte d'entrée possible pour les sectes et leurs méthodes de prosélytisme.


2012 et le calendrier maya


L'idée d'une fin du monde en 2012 se base principalement sur la fin du 12ème b'ak'tun du calendrier maya à comptes long. Selon certaines théories, cette date est supposée correspondre au 21 décembre 2012 dans le calendrier grégorien.

Fonctionnement et usage du calendrier à comptes longs

La culture maya se développa en Amérique centrale (sud du Mexique, Guatemala, Honduras et Salvador) entre le IIIème millénaire avant notre ère et le XVème siècle. Elle connut son apogée culturelle et politique dans la période dite « classique » qui dura du VIème au Xème siècle ap. J-C ; après quoi, la plupart des grandes cités mayas s'effondrèrent pour des raisons qui ne sont pas encore complètement éclaircies à ce jour. Les populations mayas actuelles, qui compteraient plus de 6 millions de personnes divisées en de très nombreuses ethnies (Ch'orti, Ch'ol, K'iche', Tzotzil...), seraient les lointaines descendantes de l'ancienne civilisation maya.

Bien que le calendrier à comptes longs soit très souvent associé aux mayas, ils n'en sont pas pour autant les inventeurs. La plus ancienne trace du calendrier à comptes longs dont on dispose se trouve sur la stèle 2 du site de Chiapa de Corzo au Mexique datée du IIIème ou IIème siècle av. J-C., ce qui suggère que le calendrier à comptes longs a été conçu par les olmèques (1400 - 500 av. J-C.). La civilisation maya a toutefois particulièrement développé et complexifié ce calendrier.
Il n'existe pas de preuves que le calendrier à comptes longs ait été utilisé par d'autres cultures précolombiennes comme les aztèques, les mixtèques ou les zapotèques. Le calendrier à comptes longs est abandonné à l'heure actuelle par les populations méso-américaines descendantes des mayas, qui ont adopté majoritairement le calendrier grégorien et utilisent encore dans quelques rares cas un calendrier précolombien à comptes courts (le Tzolk'in, voir ci-dessous).

Détail de la stèle C du site précolombien de Tres Zapotes (Sud du Mexique), montrant l'une des plus anciennes traces du calendrier à comptes longs (IIIème ou IIème siècle av. J-C.). La date inscrite (7.16.6.16.18) correspond au 3 septembre 32 av. J-C.

En effet il faut remarquer qu'il n'existait pas un, mais bel et bien plusieurs calendriers mayas : le calendrier à comptes longs cohabitait avec quelques autres calendriers qui remplissaient différentes fonctions (agricoles, astronomiques...). Deux en particulier étaient fondamentaux : le calendrier à 260 jours (nommé Tzolk'in par les mayas) et le calendrier à 360 jours (nommé Haab par les mayas).
A la différence de ces deux calendriers qui considéraient des périodes de temps courtes, inférieures à 52 ans, le calendrier à comptes longs était utilisé – comme son nom l'indique – pour visualiser des périodes beaucoup plus longues comme les grands événements historiques. Ceci explique que le calendrier à comptes longs soit souvent utilisé sur les monuments précolombiens.

Le calendrier méso-américain à comptes longs était cyclique comme le calendrier grégorien mais il n'incorporait pas de jours intercalaires pour rattraper son retard sur l'année astronomique réelle.
Ce calendrier n'était pas non plus strictement identique chez tous les mayas, chaque cité avait sa version du calendrier et ses propres méthodes de comptage du temps. Cependant de façon générale, le calendrier à comptes longs était vigésimal, c'est-à-dire organisé par unités de 20. 20 jours faisaient un winal, 18 winal faisaient un tun (360 jours), 20 tun faisaient un k'atun, et 20 k'atuns faisaient un b'ak'tun (144 000 jours, soit approximativement 394 ans).
Une date quelconque était donc inscrite par les mayas sous la forme de 5 chiffres, par exemple 19.6.7.9.1. Ainsi, le 13ème b'ak'tun était noté par les mayas 13.0.0.0.0.

Le calendrier à comptes longs nécessitait pour fonctionner de poser un année 0 à laquelle le faire débuter. Ce point de départ était une date mythologique située dans un lointain passé : la date supposée de la création du monde par les dieux.
Depuis les années 30, la grande majorité des archéologues se basent sur la corrélation GMT (du nom de 3 chercheurs l'ayant proposé : J. Goodman, J. Martinez-Hernandez et J. Eric S. Thompson), qui fait commencer le calendrier à comptes long en une date originelle située le 11 août 3114 av. J.C. La corrélation GMT repose sur l'étude de diverses sources permettant de créer une correspondance entre le calendrier maya à comptes longs et notre calendrier grégorien. Il s'agit essentiellement de témoignages historiques de conquistadors et de prêtres espagnols, et d'indications astronomiques présentes dans le Codex de Dresde (un manuscrit du XIIIème - XIVème siècle) ou inscrites sur les monuments anciens.

La page 9 du Codex de Dresde (édition Förstemann)

En se basant sur la corrélation GMT, il est possible de déterminer l'équivalent du 13ème b'ak'tun dans le calendrier grégorien (c'est-à-dire de convertir cette date du 13.0.0.0.0. dans le système temporel maya en une date compréhensible pour un occidental moderne). Selon la corrélation GMT, la changement de cycle est supposée se produire le 21 décembre 2012.

Le 13ème b'ak'tun et la fin du monde

La mythologie des peuples méso-américains est centrée autour de l'idée que l'univers évolue sans cesse à travers des phases de création et de destruction. Selon le Popol Vuh, un récit cosmogonique compilé par les peuples K'iche' (héritiers de la culture mayas) au XVIème siècle – donc après la conquête espagnole, ce monde serait le quatrième. Les dieux auraient créé 3 autres mondes avant celui-ci, mais ils furent détruits en raison de leur imperfection.
Cette histoire est liée à la « légende des 5 soleils » des aztèques - un mythe de la création très similaire à celui du Popol Vuh.

Quelques archéologues (principalement Maud W. Makemson et Michael D. Coe dans les années 60) pensent que l'arrivée du 13ème b'ak'tun coïncidait chez les mayas avec la fin du quatrième monde mythologique. Les auteurs New-Age? en ont déduit que les mayas auraient prophétisé une future apocalypse le 21 décembre 2012.

Les preuves permettant d'associer la fin du 13ème b'ak'tun avec un fin du monde (et à plus forte raison celle du quatrième monde décrit dans le Popol Vuh) sont extrêmement réduites et seulement indirectes.
Les partisans de cette théorie s'appuient essentiellement sur l'inscription énigmatique du monument 6 du site de Tortuguero, au Sud du Mexique. Datant du 7ème siècle ap. J.C., il pourrait faire allusion à cette date et l'associerait au retour de B'olon Yokte', un dieu secondaire associé aux mondes inférieurs et à la guerre :

« Cela sera complété avec le 13ème b'ak'tun.
C'est 4 Ajaw 3 K'ank'in
et il se produira une ? (terme inconnu, parfois traduit par « exposition » ou « apparition »)
C'est la représentation de B'olon-Yokte'
dans une grande investiture.
(Traduction de S. Gronemeyer et B. MacLeod, traduction de l'anglais par Ar Soner)

Détail de l'inscription du monument 6 de Tortuguero faisant allusion au 13ème b'ak'tun
(Source : dessin de S. Gronemeyer, revu par B. MacLeod, H. Kinsman et E. Boot)

Les archéologues soutenant la théorie s'appuient également sur une particularité de « l'année 0 «, la date de la création du monde qui marque le début du calendrier à comptes longs. Les mayas ne la notaient non pas 0.0.0.0.0. comme on l'attendrait, mais 13.0.0.0.0. – exactement comme le 13ème b'ak'tun. A l'inverse, il existe des inscriptions (notamment à Palenque) se référant à des dates antérieures à « l'année 0 »... c'est-à-dire des dates d'évènements ayant eu lieu durant l'ère cosmique précédente, soit selon le Popol Vuh le 3ème monde créé puis détruit par les dieux. Ces dates sont notées sous la forme 12.x.x.x.x.
Ces éléments pourraient indiquer que les mayas croyaient que les ères cosmiques duraient 13 b'ak'tun, soit un cycle de 5125 années.

Quetzalcoatl/Kukulcan (« serpent à plumes », respectivement en langue aztèque et maya) était un dieu précolombien et un personnage semi-légendaire – puisque plusieurs rois toltèques et mixtèques ont porté son nom.
Selon plusieurs légendes essentiellement aztèques, Quetzalcoatl était un souverain régnant sur une partie du Mexique ; trompé par son frère Tezcatlipoca (également un dieu du panthéon aztèque), il fut contraint de s'exiler vers l'Est en voguant sur un radeau (ou il s’immola sur un bûcher dans une autre version de l'histoire). Il promit cependant de revenir un jour pour récupérer le pouvoir qui lui était dû.
Certains auteurs ont relié le retour de Quetzalcoalt avec la fin du 13ème b'ak'tun et l'apocalypse supposée de 2012. Le Chilam Balam (« prophète jaguar » en maya yucatèque) de Chumayel fait partie d'un ensemble de manuscrits du XVIIIème siècle, contenant selon la tradition les paroles d'un prophète maya. Page 56, il pourrait éventuellement faire allusion au retour de Kukulcan et au soulèvement des peuples mayas :

« Le quetzal viendra, l'oiseau vert viendra.
Celui de l'arbre jaune viendra, le vomissement de sang viendra.
Kukulcan viendra avec eux pour la seconde fois. Le mot de Dieu. Les Itzá (un peuple maya) viendront. »
(Traduction de M. Van Stone, traduction de l'anglais par Ar Soner)

La page 56 du Chilam Balam'' de Chumayel faisant allusion au possible retour de Kukulcan
(Source : Mark Van Stone)


Toutes les théories professant un grand changement en 2012 n'expliquent pas comment les mayas auraient eu connaissance d'événements futurs se déroulant plusieurs centaines d'années après la chute de leur civilisation.
Celles qui le font ont recours à une grande variété d'explications : les prêtres auraient eu des visions du futur lors des transes provoquées par l'ingestion de drogues hallucinogènes ; leur grande connaissances des mathématiques et de l'astronomie leur aurait permis de prédire les évolutions cosmiques à venir ; les peuples précolombiens auraient hérité leur savoir des civilisations anciennes à la technologie plus avancée (les Atlantes?, les Lémuriens?...) ou d'extraterrestres rentrés en contact avec eux...

Critiques

La très grande majorité des archéologues et spécialistes de la civilisation maya réfutent toute authenticité à la théorie d'une fin du monde le 21 décembre 2012. Il s'agit pour eux d'une invention tout à fait moderne, très éloignée des véritables croyances des peuples précolombiens et à plus forte raison des mayas qui n'ont jamais prophétisé une quelconque apocalypse.

Ils s'appuient notamment sur les arguments suivant :

  • il n'est pas dit dans la mythologie maya, ni dans le Popol Vuh, que le quatrième monde – le notre – soit condamné à être détruit par les dieux comme les trois précédents. Le Popol Vuh au demeurant ne contient aucune date. Au contraire, ce monde-ci étant équilibré (notamment par les rituels et sacrifices destinés à apaiser les dieux et à garantir l'ordre cosmique), il n'a pas de raison de toucher à sa fin.
    L'idée d'une fin du monde apocalyptique est probablement issue d'une confusion avec la légende aztèque des 5 soleils. Cette légende précise que notre monde actuel – ici le cinquième – sera détruit au cours d'un gigantesque tremblement de terre, mais il n'existe pas de consensus à travers les diverses versions de la légende sur la date à laquelle cet évènement doit se produire. Dans tous les cas, l'année 2012 n'est jamais évoquée.
  • la complétion du 13ème b'ak'tun ne marquera pas en toute rigueur la "fin du calendrier Maya" ; celui-ci redémarre simplement un nouveau cycle, comme lors d'un changement de millénaire dans le calendrier grégorien. On dispose ainsi de quelques inscriptions anciennes prévoyant des événements ou célébrations se produisant bien longtemps après ce 13ème b'ak'tun (donc après le 21 décembre 2012). Par exemple, une inscription du site de Palenque prévoit que l'anniversaire du couronnement du roi Pakal soit fêté en 4772 ap. J.C. Selon les cités mayas, les dates postérieures au 13ème b'ak'tun peuvent être écrites sous diverses formes, comme 0.x.x.x.x. (le calendrier repart à zéro) ou au contraire 14.x.x.x.x (le décompte se poursuit normalement, comme c'est le cas à Palenque et Tikal). L'anniversaire du couronnement du roi Pakal à Palenque en 4772 ap. J.C. est même noté avec 6 unités : 1.0.0.0.0.8. !
    Ces dates tendent à prouver que les mayas ne croyaient pas en une fin du monde lors du 13ème b'ak'tun.
    Les spécialistes de la culture maya soulignent également que la notion « d'apocalypse » est typique de la culture judéo-chrétienne, a fortiori quant elle est associée à un changement de cycle calendaire. En revanche, il est certain que la date du 13.0.0.0.0 avait une symbolique forte chez les mayas et que le passage à un nouveau b'ak'tun aurait fait l'objet de réjouissances et/ou de cérémonies religieuses.

Vue des ruines de Palenque, cité maya du Sud du Mexique occupée entre le Vème et le IXème siècle

  • Le système d'écriture des mayas nous est désormais bien connu, et la quasi-totalité des sources écrites anciennes sont de nature historique (compilant les faits et gestes de rois et personnages importants), très rarement prophétique. Les preuves historiques indiquant que les mayas aient cru que le changement de cycle coïnciderait avec la fin du monde, ou même avec un quelconque changement, sont très minces et presque toujours indirectes.
    La gravure du monument 6 de Tortuguero est la seule référence connue au 13ème b'ak'tun ; elle n'est pas entièrement lisible, sa traduction et son interprétation restent très malaisées même pour les spécialistes de l'écriture et de la culture maya.
    Très peu de choses sont connues sur le dieu B'olon Yokte' qui y est mentionné, il est d'ailleurs possible qu'il ne s'agisse pas d'un unique dieu mais d'un ensemble de divinités comme son nom (B'olon signifiant 9 en maya). L'iconographie de B'olon Yokte' laisse penser que le dieu était associé aux sacrifices célébrant le changement de cycle. Il a donc été suggéré que l'inscription du monument 6 faisait allusion à une fête durant laquelle on célébrerait une personne qui serait costumée et incarnerait le dieu B'olon Yokte' et qui paraderait sur le site de Tortuguero.
  • Le retour de Quetzalcoatl dans la culture aztèque est supposé se produire à différentes dates anniversaires, variables selon les cités et les époques. Toutefois ces dates anniversaires ne correspondent pas avec l'arrivée du 13ème b'ak'tun du calendrier maya à comptes longs ; au plus tôt, l'ascension de Quetzalcoatl aura lieu en 2039.
    A contrario, le retour de Kukulcan est très peu mentionné dans la culture maya. Les prophéties du Chilam Balam de Chumayel sont sibyllines et il n'est pas certain qu'elles y fassent réellement allusion. Ces mêmes prophéties sont modernes et postérieures de près de 7 siècles à l'effondrement de la civilisation maya classique ; le Chilam Balam ne contient en outre pas la moindre allusion à une quelconque fin du monde ni au 13ème b'ak'tun.

Le dieu Quetzalcoatl représenté sur le codex aztèque Borbonicus (XVIème siècle ap. J-C.)

  • La très grande majorité des peuples actuels héritiers de la culture maya n'attachent pas eux-même une grande importance au changement de b'ak'tun (puisque le calendrier à comptes longs est abandonné depuis 500 ans) ni aux théories de fin du monde en 2012, comme l'ont montré les enquêtes de Robert Sitler auprès des anciens de diverses communautés maya indigènes d'Amérique centrale. En revanche, l'idée chrétienne d'un Jugement Dernier ou celle d'une revanche des peuples mayas sur l'oppresseur espagnol sont fortement enracinées chez certaines communautés.


Enfin,la date du 21 décembre 2012 elle-même est critiquée ; certains archéologues pensent que la fin du 13ème b'ak'tun aura lieu (ou a déjà eu lieu) à un autre moment. La plupart de ces critiques remettent en question la corrélation GMT qui fixe la date de départ du calendrier maya. On peut citer :

  • en mars 2011, les frères Böhm, deux allemands passionnés par la culture maya ont estimé que la transition au 13ème b'ak'tun n'aurait pas lieu en 2012 mais plutôt aux environs de 2116. Ils s'appuient sur des corrélations entre diverses dates des calendriers grégorien et mayas, et sur les interactions existant entre les peuples précolombiens.
  • Gerardo Aldana, professeur à l'Université de Californie de Santa Barbara, a estimé en 2010 que les documents sur lesquels se basaient les partisans de la corrélation GMT (notamment les indications astronomiques du Codex de Dresde) étaient des sources indirectes et peu fiables. En conséquence, la corrélation GMT pourrait entraîner des imprécisions de 50 ou 100 ans dans le calcul des dates du calendrier maya. Le changement de cycle b'ak'tun n'aurait donc pas lieu en 2012.
  • la corrélation GMT n'est pas absolue et elle est parfois modifiée de quelques jours par ses partisans. Ainsi Michael D. Coe estima dans un premier temps que la fin du 13ème b'ak'tun correspondait au 24 décembre 2011. Il révisa ensuite son jugement et se prononça pour le 11 janvier 2013, puis le 23 décembre 2012 dans les successives rééditions de son livre Les Mayas.


Théories New-Age? et eschatologiques


S'il s'est formé un consensus à l'heure actuelle sur la date du 21 décembre 2012 et la supposée « prophétie » maya, il n'existe pas de vision unique ni bien précise de ce qu'il se passera le 21 décembre 2012. La nature des évènements annoncés varie très fortement (de l'éradication de l'humanité au début d'un âge d'or et à l'avènement du paradis sur Terre) selon les courants et les auteurs, ainsi que les causes qui lui sont apportées... et il est aujourd'hui difficile de déterminer si ces prédictions ont été expressément écrites afin de concorder avec le calendrier Maya.

On peut cependant distinguer :

  • les mouvements eschatologiques stricts, qui considèrent que cette date correspond à la fin du monde : un phénomène cosmique se produira, qui engendrera des catastrophes (séismes, tsunamis, déluges, volcanisme, chute d'astéroïde...) d'une ampleur sans précédent. Ceux-ci détruiront l'humanité ou une partie de l'humanité... voire la Terre entière pour les théories les plus pessimistes.
  • les mouvements New-Age? ne voient pas 2012 comme une fin du monde au sens strict, mais comme l'avènement d'une nouvelle ère cosmique ou spirituelle (donc la fin « d'un monde », l'actuel) Les êtres humains se transformeront physiquement ou spirituellement pour – selon les théories – donner naissance à une période de paix mondiale, pour fusionner toutes les consciences en une seule, pour ne faire plus qu'un avec Dieu...

S'il est impossible de décrire de façon exhaustive les théories autour des événements de 2012 tant elles sont nombreuses, on peut cependant en citer les principales.

Catastrophes cosmiques dans les théories eschatologiques

Selon divers auteurs dont Patrick Geryl?, une inversion des pôles magnétiques? va avoir lieu en 2012. Cette inversion des pôles magnétiques s'appuie sur l'observation de l'affaiblissement du champ magnétique terrestre, et serait éventuellement accentué par une éruption solaire massive.
L'inversion des pôles terrestres est parfois pris au pied de la lettre et présenté comme un basculement réel de la Terre sur son axe.

La communauté scientifique s'accorde cependant à dire que l'inversion des pôles magnétiques est un phénomène extrêmement lent (7000 ans en moyenne) et que la prochaine inversion n'aura pas lieu avant plusieurs milliers d'année. Les dernières estimations de l'Administration Nationale Océanique et Atmosphèriques des Etats-Unis ne prévoient pas d'augmentation de l'activité solaire avant mai 2013, et celle-ci sera d'une ampleur assez faible. Dans tous les cas, l'activité géomagnétique terrestre est gouvernée par des facteurs purement telluriques et est indépendante du soleil ; la principale conséquence d'une éruption solaire massive serait de perturber le fonctionnement des satellites et appareils utilisant la communication par ondes radio (téléphones portables notamment).


Pour l'auteur ésotérique John M. Jenkins, c'est l'alignement du soleil avec l'équateur galactique, coïncidant avec le solstice d'hiver de 2012, qui est responsable des changements qui se produiront le 21 décembre 2012. Toujours selon Jenkins, les mayas accordaient une grande importance à la Voie Lactée, et en particulier à la faille sombre (une bande de nuages plus sombres à l'intérieur de la Voie Lactée), qu'ils auraient appelé Xibalba en allusion au monde des morts qui porte le même nom dans la mythologie maya. Les prêtres mayas auraient volontairement aligné leur calendrier en prévision de cet événement.

Image de la faille sombre à l'intérieur de la Voie Lactée
(Source : Eclipse.sx)

La théorie de Jenkins fut reprise par la suite par diverses personnes qui ajoutèrent que lorsque l'alignement du soleil avec l'équateur galactique aurait lieu, il se produirait un effet gravitationnel entre le Soleil et un trou noir (connu sous le nom de Sagittarius A*) situé au centre de notre galaxie.
Cette théorie a cependant été réfutée à de nombreuses reprises par les scientifiques, qui insistent sur le fait qu'il n'existe aucune preuve archéologique indiquant que les mayas aient accordé une quelconque importance à la Voie Lactée. Le calcul astronomique réalisé par Jenkins est également considéré comme douteux, notamment par le fait que l'équateur galactique est une ligne définie arbitrairement qui ne possède pas de limites bien précises. Le trou noir Sagittarius A* est situé à plus de 30000 années lumières du système solaire, ce qui exclut qu'il puisse avoir un quelconque. Enfin, l'alignement approximatif du soleil avec l'équateur galactique se réalise à dates régulières ; il eut lieu pour la dernière fois en 1998 et aucune catastrophe ni grand changement ne fut à signaler.

Image de Sagittarius A* prise par le téléscope spatial Chandra en 2010
(Source : NASA)

Une variante de cette théorie affirme que le soleil, dans sa rotation autour du centre de la galaxie, oscille le long du plan galactique. Tout les 26 millions d'années, le soleil passerait dans ce plan ce qui se traduirait par un effet de « marée galactique » ; cette marée augmenterait par 4 la chance qu'une comète quitte le nuage d'Oort (un vaste nuage d’astéroïdes située en périphérie du système solaire) et aille percuter la Terre. En conséquence, les extinctions de masse ne seraient pas aléatoires mais corrélées à ce phénomène... ce que l'astronome Michael Szpir a essayé de démontrer en reliant ces dates de catastrophes calculées aux chutes historiques connues de météores. Le 21 décembre 2012 serait une de ces dates où le soleil traverse le plan galactique.
Les astronomes font cependant remarquer que ce phénomène est très lent et graduel, se déroulant sur plusieurs millions d'années il ne peut pas être associé à une date aussi précise que le 21 décembre 2012. Indépendamment de cela, il n'existerait aucune corrélation entre les dates où le soleil coupe la plan galactique et les extinctions de masses connues. Au contraire, cet « alignement » s'est produit il y a 3 millions d'années sans qu'aucune conséquence biologique ne soit constatée ; le soleil est actuellement dans une phase d'éloignement du plan galactique, ce qui exclut qu'un nouvel alignement ait lieu avant plusieurs vingtaines de millions d'années.

Des sources variées annoncent également qu'un alignement exceptionnel des planètes du système solaire est prévu au cours de l'année 2012... ce qui n'est pas le cas comme on peut facilement le vérifier en utilisant un logiciel d'astronomie. Des alignements multi-planétaires se sont déjà produit en 2001 et 2010 sans qu'aucun n'ait une quelconque influence sur la Terre, et il n'y a pas de raison astronomique pour qu'il y en ait.

Nouvelle ère dans les théories New-Age? :

Comme beaucoup de croyances récupérés par les courants New-Age? et la culture populaire, un syncrétisme d'idées aux origines très diverses a été opéré. 2012 est souvent reliée aux prophéties Hopi?, aux crânes de cristal?, aux crop circles, à la théorie des anciens astronautes... De même, peu de distinctions sont faites entre les mythologies et cultures des différentes peuples précolombiens.

Les théories de l'auteur Frank Jospeh illustrent bien cette tendance. Dans son livre Atlantis and 2012 : la Science de la Civilisation Perdue et les Prophéties des Mayas (2010), il affirme que la connaissance d'un cataclysme en 2012 fut transmise par les civilisations de l'Atlantide? et de la Lémurie? aux anciens mayas et aux égyptiens. Le savoir de ces anciennes civilisations auraient été dissimulés dans l'Arche d'Alliance, qui aurait été volée dans la grande pyramide de Gizeh par Moise lors de l'Exose ; celui-ci l'aurait ensuite caché à Jérusalem. Lors des Croisades, l'Arche d'Alliance aurait été récupérée par les Templiers qui l'auraient emporté en Amérique et elle serait actuellement cachée dans un cave quelque part dans l'Illinois... attendant qu'être découverte en 2012 – comme l'affirmeraient diverses prophéties – ce qui entraînerait le basculement dans une nouvelle ère.

Une confusion très répandue : la Pierre du Soleil est souvent utilisée pour représenter le calendrier maya à comptes longs... alors qu'elle est aztèque, date du XVème siècle (donc est postérieure de 5 siècles à l'apogée maya), et qu'elle représente le calendrier à comptes courts de 260 jours (équivalent du Tzolk'in chez les mayas)

Pour beaucoup de partisans des théories New-Age?, la raison de ce changement se trouve dans l'astrologie? : c'est en effet aux environs de 2012 que se terminera l'ère du Poisson? actuelle et que commencera l'ère du Verseau?, supposée être une époque d'harmonie et de prospérité.
Ces théories sont cependant critiquées par la communauté scientifique, qui réfute la véracité de l'ensemble des idées et concepts liées à l'astrologie. Le fait que les mayas aient accordé une quelconque importance aux solstices et équinoxes, et que le calendrier à cycle long soit basé sur ces phénomènes astronomiques est encore débattue par les archéologues et spécialistes.


Les partisans du courant mayaniste font également très souvent référence à 2012, même s'ils ne professent pas de théorie bien définie à ce sujet. Alejandro Cirilo Pérez Oxlaj, à la tête du « Conseil National des Anciens Mayas », affirme dans diverses interviews depuis 2009 que le changement de cycle du calendrier maya n'aura pas lieu le 21 décembre 2012 (mais plutôt le 28 octobre 2011, selon les théories de Carl Johan Calleman) ; et surtout, qu'il ne se produira pas de fin du monde mais la venue d'une nouvelle ère cosmique.

Les thèses mayanistes sont cependant très vivement critiquées par les archéologues et spécialistes de la civilisation maya. Ils pointent du doigt le fait que les idées mayanistes sont un amalgame de concepts provenant du New-Age?, de la théorie des anciens astronautes, du néo-shamanisme... Ils dénoncent également la confusion que ce mouvement réalise entre diverses cultures natives américaines (olmèque, aztèque, mixtèque, mais aussi incas et hopis), quand bien même celles-ci sont bien distinctes et séparées par des milliers de kilomètres et plusieurs centaines d'années.
En toute rigueur, il n'y aurait que très peu de rapports entre les théories mayanistes et l'ancienne culture maya ancienne... quand bien même elles sont professées par des personnes native-américaines, et se réclamant de l'antique civilisation maya. A l'inverse, les nombreuses enquêtes réalisées par le spécialiste Robert Sitler, auprès de personnes âgées des communautés indiennes maya, ne lui ont pas permis de trouver la moindre trace d'une croyance en de grands changements en 2012 ou 2011.

Le Hunab-Ku? (« un seul dieu » en maya yucatèque), aussi appelé le « yin-yang? maya », est un symbole fréquemment utilisé par le courant mayaniste et parfois associé au 21 décembre 2012


Jose Argüelles, principal promoteur de l'idée d'un grand changement en 2012, reliait ce phénomène à la diffusion d'un « rayon » provenant du centre de la galaxie que les mayas auraient anticipé et prévu dans leur calendrier.

Inventée par l'auteur Terrence McKenna, la timewave est programme informatique se basant sur des formules de numérologie et en particuliers sur l'interprétation de McKenna des hexagrammes du Yi-Jing? - une méthode de divination chinoise. La timewave est supposée prédire les grands changements qui se produiront dans l'histoire et l'évolution de l'humanité.
Selon McKenna, l'univers va dans le sens d'un augmentation de l'interconnexion des êtres vivants entre eux ; arrivera donc un moment où ils seront ainsi unifiées en une unique conscience d'une complexité infinie et où une nouvelle ère s'ouvrira. Terrence McKenna aurait conçu ses théories à partir des années 70, alors qu'il utilisait des champignons hallucinogènes et du DMT.
En se basant sur son programme et sur la date de l'explosion de la bombe atomique à Hiroshima, McKenna prédit que cette fin des temps aurait lieu en novembre 2012. En remarquant la proximité entre cette date et la fin du 13ème b'ak'tun du calendrier maya à comptes longs, il aurait alors modifié ses hypothèses pour que les deux dates correspondent. Les premières éditions du livre de McKenna, Le paysage invisible, ne contiennent que quelques allusions à 2012 ; c'est n'a qu'à partir des éditions postérieures à 1993 que McKenna inclut ses commentaires relatifs au 21 décembre 2012.

Capture d'écran du programme Timewave Zero de Terrence McKenna, représentant « l'onde de nouveauté » de l'univers sur une période de 23 ans (de 1989 à 2012) ; les creux du graphique représentent une phase de changements


Une autre théorie veut que le 21 décembre 2012 corresponde à la collision de la Terre avec une planète inconnue, nommée Nibiru (ou Planète X ou Hercolubus selon les auteurs). L'idée date du début des années 90 et est due à Nancy Lieder, une américaine prétendant avoir obtenu l'information auprès d'êtres extraterrestres avec lesquels elle communiquait via un implant dans son cerveau. La collision devait cependant avoir initialement lieu en 2003, mais n'ayant pas eu lieu, plusieurs autres dates ultérieures lui furent attribuées. En 2011, un fort buzz sur Internet a entouré la venue dans le système solaire de la comète Elenin, que certains ont assimilé à Nibiru.
Le nom de « Nibiru » est directement inspiré des écrits de l'auteur Zacharias Sitchin, qui a interprété la mythologie sumérienne et babylonienne à la lueur de la théorie des anciens astronautes. Sitchin a cependant toujours nié avoir un quelconque lien avec les théories de fin du monde.

L'existence de la planète Nibiru (et sa supposée collision avec la Terre) est considérée comme pseudo-scientifique et infondée par les astronomes... qui insistent également sur le fait que si une telle planète se trouvait à proximité de la Terre, elle serait déjà bien visible pour quiconque dans le ciel nocturne.
Quant à la comète Elenin, outre le fait qu'elle ne partage que peu de points communs avec les caractéristiques supposées de Nibiru, elle s'est désintégrée à l'approche du Soleil à la mi-août 2011.


Parfois présentée comme une authentique prophétie maya, une croyance circulant dans les milieux New-Age? affirme que 13 crânes de cristal? auraient été perdus depuis l'époque précolombienne. Ils seront tous retrouvés et réunis le 21 décembre 2012, et ils révéleront alors leurs enseignements et leur sagesse à l'humanité. Dans une autre version de la croyance, réunir les 13 crânes de cristal est le seul moyen de protéger la Terre de la catastrophe qui surviendra en décembre 2012.
Les crânes de cristal sont cependant considérés par les archéologues comme des canulars fabriqués au XIXème siècle. L'origine de la croyance ne peut pas être tracée, mais elle est mentionnée dans l'émission Le Mystère des Crânes de Cristal diffusé en 2008 sur plusieurs chaînes américaines. Selon l'américaniste François Gendron, il s'agirait d'une version remise aux goûts du jour d'une croyance plus ancienne inventée au XIXème siècle par les faussaires des crânes de cristal pour leur donner une légitimité historique.

Le crâne de cristal exposé au British Museum
(Source : Conor Ogle)

Pour les adorateurs du gourou Kalki Bhagavan, 2012 représente la date limite offerte à l'humanité pour atteindre l'illumination ; et marque la fin du Kali Yuga, l'âge cosmique dégénéré.

En France, le mont Bugarach? situé dans l'Aude est considéré par de nombreux partisans des théories New-Age? comme le lieu idéal pour s'enrichir des phénomènes cosmiques qui auraient lieu le 21 décembre 2012, ou pour se protéger du cataclysme à venir. Le maire du petit village voisin de Bugarach?, Jean-Pierre Delord, a exprimé la crainte que sa commune ne soit envahie par une foule en délire la veille du 21 décembre, et a menacé de faire appel à l'armée si cela s'avérait nécessaire.

Théories diverses

Selon certaines théories, l'existence de peuples extraterrestres sera révélée. Dans les versions les plus optimistes, les extraterrestres prendront pacifiquement contact avec l'espèce humaine, ou la longue collaboration des gouvernements avec les extraterrestres depuis les années 50 sera révélée au grand public... Dans les versions les plus pessimistes, le 21 décembre 2012 correspond à la date à laquelle la Terre sera envahie par une race extraterrestre.
En décembre 2010, un article à sensation (publié pour la première fois sur examiner.com puis repris dans la version anglaise de la Pravda) affirmait que Craig Kasnov un astrophysicien du SETI avait détecté 3 grands vaisseaux spatiaux – de 10 km de longs ! – en direction de la Terre ; ils étaient supposés l'atteindre deux ans plus tard à la mi-décembre 2012. L'information aurait cependant été tenue secrète pour éviter la panique. L'article était accompagné en guise de preuve d'une image numérisée du ciel montrant de grandes formes indistinctes.
L'astronome Phil Plait démontra cependant par les mathématiques que si les vaisseaux étaient aussi larges que décrit dans l'article, alors ils devaient déjà se trouver quelque part entre la Terre et la Lune. Il révèla également que Craig Kasnov était inconnu au sein de SETI ; quant à la photo, il s'agirait d'un simple artefact photographique.

Photographie accompagnant l'article original de examiner.com, supposée montrer l'un des vaisseaux spatiaux repérés en direction de la Terre en 2010
(Source : examiner.com)

De façon plus minoritaire, certaines théories de la conspiration font également allusion à 2012, qui est vue comme la date à laquelle aura lieu (ou commenceront) de profonds bouleversements culturels ou géopolitique pour l'Humanité. Selon les versions, il sera annoncé officiellement la mise en place d'un nouveau gouvernement mondial (dirigé secrètement par les Illuminati), ou la création d'une monnaie unique nord-américaine – l'Amero – supposée être la première étape vers un nouvel ordre mondial.

Un crop circle est apparu le août 2004 à Silbury Hill dans le comté de Wiltshire dans le Sud-est de l'Angleterre, dont l'apparence s'inspire assez librement de l'iconographie précolombienne. Dans un article écrit par un certain C. Lewis, se disant « chercheur », le crop circle est présenté comme un diagramme encodant deux types différents de calendriers précolombiens et cachant un compte à rebours jusqu'au 21 décembre 2012, « la fin du quatrième Soleil ». Bien que son auteur soit introuvable, l'article a été repris dans divers magazines à sensation qui ont renommé le crop circle « la roue maya » (the mayan wheel) ou « le crop circle du Jugement dernier » (the doomsday crop circle).
Le crop circle a cependant été dénoncé par certains ufologues comme un canular, ainsi que par les archéologues qui dénoncent les confusions grossières qu'il opère entre les cultures maya et aztèques, ainsi que le peu de lien que partage ce crop circle avec les calendriers précolombiens.

Le « doomsday crop circle » apparu le 3 août 2004 à Silbury Hill
(Photo de Lucy Pringle)

Selon le supposé voyageur temporel John Titor, c'est en 2012 que débutera la troisième guerre mondiale, qui durera jusqu'en 2015 et transformera une grande partie de la Terre en un désert radioactif inhabitable.

Dans son livre The Bible Code, Michael Drosnin? dit avoir prouvé par la numérologie biblique qu'une comète va s'écraser sur Terre en 2012. Il est également fait parfois un parallèle entre les 144 000 personnes « rachetées » dans le chapitre 7 de l'Apocalypse de St Jean dans le Nouveau Testament, et les 144 000 jours qui composent un b'ak'tun.
Cependant, les autorités chrétiennes sont en général très frileuses vis à vis de la théorie de la fin du monde en 2012.
Les courants traditionalistes et évangélistes préfèrent quant à eux attribuer diverses dates au Jugement Dernier, et rares sont ceux qui font référence à 2012. The Family Radio Worldwide, un radio chrétienne californienne avait ainsi affirmé par le biais de son porte-parole Tom Evans que la parousie - le retour du Christ sur Terre - aurait lieu à partir du 21 mai 2011.

Des prédictions similaires sont souvent attribuées à Nostradamus? pour l'année 2012, mais la partie de ses écrits contenant cette prédiction et l'interprétation qui en a été faite ne semblent jamais citées. D'autres rumeurs affirment que les prophéties liées à 2012 se trouveraient dans un livre de Nostradamus? qui aurait été récemment retrouvé dans les archives d'une bibliothèque mais dont le contenu serait gardé secret.


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Liens complémentaires :

Site « Demandez à un astrobiologiste » de la NASA
FAQ sur 2012 sur le site de la Foundation for the Advancement of Mesoamerican Studies Inc
Document PDF écrit par Mark Van Stone sur les preuves archéologiques autour de 2012
FAQ sur 2012 sur le blog Maya Decipherment du spécialiste de l'écriture maya David Stuart
Communiqué de presse de l'Université de Californie de Santa Barbara présentant la remise en question de la corrélation GMT par Gerardo Aldana
December 21st. 2012 and the Maya World, article de Robert Sitler sur la présence d'une croyance en 2012 chez les peuples mayas actuels
Numerical Magic In Two of 2004’S Masterpieces..?, article consacré au « Doomsday crop circle »
Page de la commission géologique du Canada sur l'inversion des pôles magnétiques
Article de Phil Plait sur les supposés vaisseaux spatiaux en direction de la Terre et repérés en 2010

Bibliographie :

  • What could happen in 2012: A re-analysis of the 13-bak’tun prophecy on tortuguero monument 6 (2010), de Sven Gronemeyer et Barbara MacLeod, publié dans Wayeb Note n°34.
  • Perturbing the Oort Cloud (2008), de Michael Szpir, publié dans American Scientist.
Article disponible sur le site de la revue
  • A Correlation of Mayan and European Calendars (1927), de J. Eric Thompson, Field Museum of Natural History - Anthropological Series, Vol. XVII, n°1.
  • 2012 : Science & Prophecy of the Ancient Maya, de Mark Van Stone (2010).

Mise en ligne : 30/07/08
Dernière modification : le 21/12/12 à 11:43