Documenteur

Également appelés « faux documentaires », les documenteurs (contraction de « documentaire » et de « menteur ») emploient les conventions des véritables documentaires pour présenter un récit imaginé de toutes pièces ou défendre une théorie incorrecte. En raison de leur format atypique, les documenteurs sont parfois pris pour des sources d'informations fiables par des spectateurs non avertis.

Exemples notables

• L'adaptation radio de La guerre des mondes par Orson Welles le jour d'Halloween 1938 est parfois citées comme précurseur du documenteur. La présentation des évènements du roman sous la forme de bulletins d'information a conduit des auditeurs ayant rejoint l'émission en cours de route à croire en son authenticité. Les récits des mouvements de panique causés par l'émission sont toutefois pour la plupart exagérés.
• Les Documents interdits : série française de 13 faux documentaires consacrés à des phénomènes surnaturels imaginaires, diffusés à la fin des années 1980. Là encore, certains téléspectateurs ont cru à leur authenticité et leur caractère fictif n'a été explicitement reconnu que lors de la diffusion du dernier épisode, l'objectif étant de démontrer le pouvoir de la télévision.

« Les Documents interdits » sont parfois décrits comme les précurseurs de films comme Le Projet Blair Witch? ou des vidéos truquées propagée par internet

• Opération Lune? : ce documenteur français de 2002 présente l'idée que l'alunissage d'Apollo 11? n'a jamais eu lieu et que les images et vidéos qui en ont été présentées au public étaient l'oeuvre de Stanley Kubrick. Il s'inspirait des théories conspirationnistes? sur le sujet et a en partie contribué à les populariser, malgré son intention parodique.
• Bye Bye Belgium : émission spéciale diffusée sur principale chaîne publique francophone de Belgique le 13 décembre 2006 pour annoncer la prise d'indépendance fictive de la Flandre. De nombreux téléspectateurs ont cru à son authenticité.
• Le format « documenteur » est parfois utilisé dans des films fantastiques, d'horreur ou de science-fiction : Le Projet Blair Witch?, Paranormal Activity, Phénomènes paranormaux, District 9, Troll Hunter, ...
  Ils prennent alors souvent la forme de found footage, ce qui encourage les spectateurs à croire en leur authenticité.
• Le format a également été employé dans des œuvres humoristiques comme All You Need Is Cash, C'est arrivé près de chez vous, The Office, Borat, ...

Certains documenteurs, comme « Opération Lune », utilisent des interviews authentiques mais tirées de leur contexte afin de renforcer l'illusion d'authenticité et démontrer le pouvoir des médias (ici, une interview de l'astronaute David Scott)

Documenteur, docufiction, docudrama et found footage

Les documenteurs sont parfois confondus avec les « docufictions » et les « docudramas », les premiers étant de véritables documentaires auxquels des éléments fictionnels sont ajoutés et les seconds des documentaires présentés sous la forme de reconstitutions historiques. La nuance entre les deux genres n'est toutefois réalisée que rarement en français et le terme « docufiction » est souvent employé pour les désigner tous les deux.

Les documenteurs sont également parfois amalgamés avec les films du genre found footage, qui sont sous la forme d'enregistrements supposés avoir été retrouvés suite à la disparition ou la mort de leurs créateurs. Bien que certaines œuvres appartiennent aux deux genres à la fois, les found footages? ne prennent pas forcément la forme de documentaires et les documenteurs ne sont que rarement présentés comme des films redécouverts.