Chimère a écrit:
Disons qu'il a eu l'outrecuidance de considérer, après avoir passer du temps à écouter les abduqués, de considérer qu'ils n'étaient pas fous, pas atteints d'une pathologie psychiatrique (et de fait, les pathologies psychiatriques ont des caractéristiques, qu'il ne retrouvait pas justement). Que ce qu'ils vivaient n'était pas le symptômes d'une pathologie.
Donc oui, à la base, ses collègues lui reprochaient d'écouter les témoignages, de pratiquer des régressions hypnotiques pour les faires émerger, et de ne pas se contenter de mettre ses patients sous camisole chimique sans se poser plus de questions (comme c'est ce qui était fait avant).
...
Alors là, pour une fois, je vais être en désaccord complet avec ton commentaire, Chimère. Si John Mack s'est fait dézinguer par une partie de ses collègues universitaires, ce n'est pas du tout pour les raisons que tu indiques, et en tout cas certainement pas pour avoir eu "l'outrecuidance" de passer du temps à écouter les abductés et de s'intéresser au sujet. Les reproches qui lui ont été faits sont avant tout, pour ne pas dire exclusivement d'ordre méthodologique.
Déjà, il faisait usage sans apparemment le recul clinique nécessaire vis-à-vis de la technique dite de régression hypnotique utilisée pour recueillir les témoignages, une technique dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle fait désormais l'objet des plus vives réserves dans une grande partie de la communauté scientifique thérapeutique (ainsi qu'auprès des tribunaux américains, soit dit en passant...). Mais surtout, pas la moindre distanciation ou approche un peu critique par rapport au récit des abductés. Quoi que tu en dises, Chimère, Mack était bien conscient que certains de ses patients
étaient psychotiques - je dis bien : certains, mais évidemment pas tous - et pourtant, quand on lit l'énorme pavé (*) qu'il a consacré à la transcription d'une centaine de ces témoignages d'abductés, on constate qu'il écoute tout cela sans jamais sourciller, ni interrompre son interlocuteur pour émettre un doute, se contentant d'aligner ce que je n'hésiterais pas à appeler des histoires à dormir debout (et à hurler d'ennui) de plus en plus abracadabrantes au fil de l'ouvrage. Je comprends très bien qu'au cours des séances il ait dû faire preuve de retenue car en tant que psy son job auprès de ses patients était avant tout d'écouter sans commenter, mais dans la transcription et la retransmission qu'il en a faite ensuite auprès du public, on était tout de même en droit d'attendre de sa part un minimum de réévaluation critique de ces témoignages. Une lacune en l'occurrence un tout petit peu choquante, non, venant d'un scientifique réputé, médecin-psychiatre et chercheur à Harvard ?
(*) ce pavé, "Dossier extraterrestres - l'Affaire des enlèvements", sorti en 95 et ressorti récemment en poche sous un autre titre, j'ai fait l'effort presque inhumain tellement il est soporifique et ennuyeux (et long !), de le lire deux fois en entier à quelques années d'intervalle vu la renommée de son auteur, et vu la déception qu'il m'avait causée lors de la première lecture (je pensais alors que j'étais peut-être passé à côté de quelque chose par manque de connaissance du sujet). Eh bien non, sa seconde lecture n'a pas été plus gratifiante pour moi et je dirais même que c'est LE bouquin qui a définitivement désamorcé mon intérêt d'autrefois pour le sujet des abductions.