Je viens de finir cet excellent ouvrage qu'une amie m'avait prêté, et je ne peux que vous le recommander chaudement. If at Faust you don't succeed, écrit par Roger Zelazny et Robert Sheckley et paru en 1993, raconte comment le Bien et le Mal décident en commun de l'organisation d'un grand concours visant à déterminer si l'Homme est naturellement bon ou mauvais. Pour ce faire, ils confronteront le Champion de l'humanité à cinq épreuves, durant lesquelles les décisions qu'ils prendront permettront de déterminer si les hommes sont bons ou mauvais. Pour jouer ce rôle, ils choisissent le plus savant et le plus réfléchi des hommes de son temps : le docteur Faust. Cependant, problème, au moment où Méphistophélès arrive chez Faust pour l'entraîner dans le concours, celui-ci a été agressé dans la rue. C'est donc son agresseur, qui était rentré chez lui pour cambrioler son laboratoire, qui se trouve embarqué dans le grand concours, et qui doit donc agir dans des situations le dépassant complètement, tout en prétendant en permanence être Faust.
À vrai dire, l'histoire en elle-même importe peu. Ne vous méprenez pas : elle est drôle, intéressante, bien ficelée, et le livre se lit vraiment très bien. Mais le véritable avantage de If at Faust you don't succeed, c'est qu'on sent bien que les auteurs, dotés par ailleurs visiblement d'une très grande culture, ont pris énormément de plaisir à l'écrire. Tout est plaisant, spirituel, vif, décapant. Les situations absurdes, les références culturelles, les clins d’œils divers et variés... Parfois, on en vient presque à se demander si l'intrigue ne serait pas rien d'autre qu'un prétexte pour la mise en place de petites saynètes surréalistes, dans lesquelles les auteurs, de la même façon que d'aucuns s'écoutent parler, se lisent écrire. Certains n'aiment pas ce genre de littérature ; mais moi, j'ai vraiment trouvé ce livre intelligent et excellent.
Inconvénient : le livre est écrit en anglais (j'ignore s'il a été traduit en français), et il est rédigé dans une langue très exigeante. Même si l'anglais littéraire a le double-avantage de contenir beaucoup de mots français et/ou d'origine germanique que je pouvais facilement rapprocher des mots allemands que je connaissais, j'ai quand-même dû mobiliser plusieurs fois le dictionnaire lors de ma lecture. Mais j'imagine que cela n'arrêtera pas des gens meilleurs que moi en anglais.
_________________ « C'est une paralysie du sommeil. Ou bien un orbe. » (vieille sagesse zététique).
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