Entre X-files et Paranormal activity, un nouveau canular cinématographique sur le mode de la dramatisation. Quelques scènes de flippe, mais le procédé est quand même douteux.L’argument : En Alaska, des disparitions inexpliquées se produisent régulièrement depuis les années 1960. Malgré plusieurs enquêtes du FBI, la vérité n’a jamais été découverte ; jusqu’à maintenant... C’est dans cette région reculée que le psychologue Abigail Tyler décide de filmer les séances d’hypnoses qu’elle mène avec des patients traumatisés afin de comprendre les raisons de leurs insomnies et peurs nocturnes. Sans le vouloir, elle va mettre à jour les preuves les plus troublantes jamais documentées sur ces mystérieuses disparitions...
Notre avis : Pour ceux qui aiment les frousses cérébrales à base de mystères authentiques non élucidés, The fourth kind se veut être la dernière sensation du genre. Un peu raté au vu de son piètre score (25 millions $ glanés aux States) et l’acharnement de la presse américaine à l’égard de ce cousin de Paranormal activity (à ce niveau le distributeur français joue d’ailleurs à fond la carte de la filiation par le titre).

Disons d’entrée de jeu que le procédé initial donne de la matière aux spectateurs cyniques. Le scénario d’Olatunde Osunsanmi prétend se baser sur des faits réels et dramatise comme à la télé, à la grande époque des reportages bidons de Jacques Pradel (L’Odyssée de l’étrange, vous vous souvenez ?) des scènes filmées, soit disant vraies, tournées au caméscope, et rejouées en parallèle, sur un écran fractionné en 2, 3, voir 4 cadres, par des acteurs célèbres (Jovovich, Will Patton et Elias Koteas). Ces derniers sont introduits comme tel par souci de véracité. La belle et troublante Milla, toujours impeccable, ouvre le film en s’adressant directement au public et en lui demandant de faire un choix entre info ou intox à la sortie de la salle. La démarche, faussement maligne, est visiblement destinée à générer un maximum de buzz sur la toile, mais en jouant systématiquement avec les tics des supercheries surnaturelles le réalisateur convainc rarement.

C’est dommage, cette histoire d’enlèvements extra-terrestres - tous classés dans les dossiers du FBI du "4ème type", pour reprendre le titre original -, offre matière à effroi. Elle se prend vraiment au sérieux en sacrifiant tout second degré, et aurait sûrement gagnée à être traitée sur un mode de fiction plus traditionnel. Malgré toutes nos réticences, on ne peut que souligner l’efficacité de certaines séquences d’hypnose, de possession, et autres moments de révélations vocales surnaturelles (procédé certes éculé mais toujours aussi effrayant).
Dans tous les cas, Phénomènes paranormaux est un film d’été plutôt sympa à regarder, mais pas forcément à la hauteur des sommets d’épouvante promis.
Frédéric Mignard