Diogène a écrit:
Non mais ce n'est pas réellement comparable, rien qu'en Sicile il y a plus de monde qu'en Irlande et l'île est deux fois plus petite (c'est comme comparer la Lozère à l'IdF...), forcément z'ont pas trop les mêmes moeurs ni le même développement les gens.
Nous parlions de Naples, en l'occurrence - pas de la Sicile qui connaît nettement moins de problèmes environnementaux.
En outre, il ne faut pas oublier que l'Irlande a connu une période de famine (la "crise de la pomme de terre" de 1850) qui a tué 1/8 de la population de l'île et poussé 1/4 à émigrer - on est passé de 9 millions d'habitants au début du XIXème siècle à 5 millions au début du XXème.
Nonobstant ces détails, on peut prendre l'exemple d'une ville comme Dublin - qui comptait 500 000 habitants dans les années 50 là où Naples atteignait juste le million. Dublin était une ville extrêmement pauvre (et pas forcément très bien réputée, du coup), mais elle n'a jamais eu à souffrir des mêmes soucis que Naples.
Diogène a écrit:
Justement il serait intéressant d'avoir les conclusions de ces différentes études, pourquoi donc l'individu vivant au sud est-il moins sensible à la question environnementale ? Juste parce qu'il vit au sud ?
En général le but d'une étude sociologique est de permettre de mettre en relief les causes d'un problème. La pauvreté ressortira à coup sûr comme cause principale.
La pauvreté n'est certes pas un facteur à négliger, puisque la protection environnementale reste principalement une préoccupation de "riches" (ou tout du moins, de personnes ayant l'esprit suffisamment disponible pour y penser et une culture assez développée pour en avoir conscience).
Cela dit, la pauvreté n'explique pas tout... loin de là. La perception de l'environnement est principalement dépendante du substrat culturel.
Ça se constate très bien actuellement à une échelle plus "large" : lorsque l'UE ou l'ONU demande aux pays européens de mettre en place une politique environnementale quelconque, les pays scandinaves et l'Allemagne sont les premiers à s'y plier, tandis que les pays dits "méditerranéens" (c'est-à-dire l'Espagne, la France et l'Italie) sont immanquablement à la traîne.
Ou par exemple, on peut également comparer le niveau de développement des énergies renouvelables (ou de n'importe quel autre facteur du même type) dans ces pays.
Pourtant la France et l'Italie ne sont pas spécialement plus pauvres que la Norvège ou le Danemark...
Quand aux causes de cette différence culturelle entre le Nord et le Sud de l'Europe, elles sont difficiles à identifier mais probablement historiques. On a avancé la présence ancienne de l'empire romain (et de sa culture, qui faisait assez peu de cas de l'environnement) ; ou la perméabilité aux idées nouvelles, qui se manifeste concrètement par la forte présence d'église protestantes dans les pays germaniques/anglo-saxons/scandinaves, là où les pays latins sont restés pendant longtemps des bastions catholiques.