Pochel a écrit:
(Je ne sais pas si je suis bien clair...)
Si. Tu est au contraire très clair pour moi. Je comprends mieux ce que tu voulais pour le coup et je suis d'accord.
Pochel a écrit:
Quant à la théorie de madame Desroches-Noblecourt, je ne la connaissais pas mais elle me semble des plus étranges. Les langues égyptiennes anciennes (que l'on retrouve dans le copte) et latino-grecques (qui n'ont d'ailleurs déjà pas grand'chose en commun) ont tellement peu en commun que les seules ressemblances possibles ne peuvent être que le fruit d'emprunts, d'imitations ou du hasard. L'égyptien ancien est typiquement une langue sémitique, avec son fameux système tri-vocalique et syllabique. Les langues indo-européennes sont vocaliques et le nombre de syllabes importe moins. Je ne vois pas quelles ressemblances on peut trouver, sans que cela ne vire à la recherche de la langue adamique ou bien des ressemblances entre les prétendues civilisations plus avancées.
Et là, je me dis qu'il y a effectivement un problème. Non pas que ce que tu avances soit erroné mais que la théorie des langues telle qu'on la présente actuellement n'est pas actualisé. En plus de cela - et ce ne c'est pas une constatation égarée - je constate souvent qu'il y a un manque de croisement interdisciplinaire qui laisse toujours autant dans le vague quant à ses motifs.
Je vais donc essayer d'expliquer clairement et rapidement de quoi il est question ici. Je regrette vraiment de ne pas pouvoir avoir publié mon mémoire pour le coup. Mais passons.
1902. Paul CASANOVA avait travaillé sur l'interpénétration des langues et des héritages lunguistiques entre la langue égyptienne et la lange arabe par le biais notamment des observations des légendes astronomiques arabes et de l'études des noms arabes des étoiles. Il en conclut une filiation et se rapproche de G.MASPERO en affirmant : "Je me contenterai de rappeler la remarque faite récemment par M.Maspero, que les actes étranges rapportés par les auteurs arabes proviennent d'un fond égyptien et nous conservent de fort anciennes traditions nullement négligeable."
« It is a well-established fact that our latin alphabet of today is derived from the Ionic form of the Greek alphabet. The latter is no indigenous invention in itself, but was – probably sometime between 1100 an 900B.C – borrowed from the Phoenicians which had developped a phonetic alphabet based on the current North-Semitic graphic traditions »
IVERSEN Erik ,
The myth of egypt and its hieroglyphs in european tradition, page 33 New Jersey, 1993.
IVERSEN dans cet ouvrage prend la suite des propos de Paul Casanova, renforce l'idée d'interpénétration des langues et des cultures et y ajoute le principe de succession chronologique. Cette influence linguistique dont fait mention l'auteur est cependant incomplète et, à ce titre, IVERSEN fait part ensuite du problème du Sémitique et de son alphabet non encore résolu au moment de l'écriture de l'ouvrage. Des inscriptions dans le Sinaï, au niveau des carrières, des mines de cuivres permettent à Alan Henderson GARDINER de dire qu'il s'agit de signes hiéroglyphiques mais possédant des valeurs phonétiques différentes des signes originaux. Il était nécessaire à l'époque de fournir des investigations plus poussées, cependant IVERSEN indique clairement que si ces recherches confirment les propos tenus par GARDINER, alors cela établira sans conteste le pont linguistique entre les hiéroglyphes égyptiens et le Sémitique/Saïte et in extenso de notre alphabet actuel : « In this case, the Egyptian hieroglyphs used as its letters would become the remote, but nevertheless legitimate ancestors of our own. »
Desroches-Noblecourt enterine cela et rappelle tout ce que l'on sait de la langue et de l'alphabet qui en résulte, qui fait le pont entre égyptien et phénicien, le
proto-sinaïtique.