Juste pour pinailler sur un détail (après tout, c'est ma spécialité
) :
<Le-membre-qui-a-demandé-à-devenir-anonyme> a écrit:
Au début du XIXème siècle, l'île ne ressemblait plus qu'à un petit bout de terre pelée, alors que tout indiquait que les hommes y avaient vécu de façon brillante, et qu'ils avaient longtemps gardé de nombreuses qualités autant artistiques que techniques, jusqu'à une forme élaborée d'écriture... tellement élaborée qu'à l'arrivée des missionnaires français (autour de 1850), les habitants ne semblaient plus être capables de la déchiffrer.
Parler des rongo-rongo comme d'une forme élaborée d'écriture est un peu exagéré... Puisque même si cette écriture n'a pas encore été complètement déchiffrée à l'heure actuelle, on sait néanmoins (études statistiques à l'appui se basant sur la structure des phrases et le nombre/type de caractères) qu'il s'agit d'une forme de proto-écriture, un système à mi-chemin est entre le rébus et le dessin qui s'utilise plutôt comme aide mnémotechnique. Un peu à la façon
du script Dongba encore utilisé de nos jours en Chine.
Quand au fait que les habitants de l'île de Pâques aient rapidement perdu le savoir permettant de lire les rongo-rongo, ce n'est pas si surprenant que cela.
Comme dans beaucoup de cultures traditionnelles, l'écriture est une pratique réservée à a noblesse et au clergé à laquelle le bas peuple n'a pas accès. Or, sachant les bouleversements qu'a connu Rapa Nui à partir des premiers contacts avec européens (exterminations de la main de l'homme ou par les maladies, déportation au Chili), il ne restait plus grande chose de l'élite pascuanne et de sa culture au milieu du XIXème siècle...